Éditorial

Métastases cérébrales : de nouvelles perspectives ?


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La littérature concernant les métastases cérébrales (MC) a presque triplé en 10 ans. Neuf cent soixante et un articles ont été référencés dans Medline en 2016 (mot-clé : “Brain metastasis”). Cette forte augmentation de l'activité clinicoscientifique est le reflet d'une réalité clinique évidente : le nombre de nos patients porteurs de telles métastases augmente. Les tumeurs urologiques, bien que moins pourvoyeuses de MC que d'autres, telles que les tumeurs pulmonaires ou du sein, sont également concernées par cette augmentation.

Les raisons de cet accroissement d'incidence sont plutôt de bonnes raisons dont il faut se réjouir. Parmi elles, la progression du dépistage des MC grâce à l'augmentation de l'utilisation systématique d'examens performants tels que l'IRM cérébrale. D'autres examens plus récents, comme la TEP à la choline dans le cancer de la prostate parfois réalisée au stade métastatique, peuvent faire diagnostiquer incidemment des lésions cérébrales asymptomatiques.


La littérature concernant les métastases cérébrales (MC) a presque triplé en 10 ans. Neuf cent soixante et un articles ont été référencés dans Medline en 2016 (mot-clé : “Brain metastasis”). Cette forte augmentation de l'activité clinicoscientifique est le reflet d'une réalité clinique évidente : le nombre de nos patients porteurs de telles métastases augmente. Les tumeurs urologiques, bien que moins pourvoyeuses de MC que d'autres, telles que les tumeurs pulmonaires ou du sein, sont également concernées par cette augmentation.

Les raisons de cet accroissement d'incidence sont plutôt de bonnes raisons dont il faut se réjouir. Parmi elles, la progression du dépistage des MC grâce à l'augmentation de l'utilisation systématique d'examens performants tels que l'IRM cérébrale. D'autres examens plus récents, comme la TEP à la choline dans le cancer de la prostate parfois réalisée au stade métastatique, peuvent faire diagnostiquer incidemment des lésions cérébrales asymptomatiques.

L'autre facteur majeur de l'augmentation des MC est l'amélioration de la survie de nos patients. Ainsi, avant les hormonothérapies de nouvelle génération dans le cancer de la prostate, avant les inhibiteurs de tyrosine kinase ciblant le VEGFR dans les cancers du rein, il était peu question d'atteinte cérébrale par ces tumeurs. Et aujourd'hui encore, il est peu question de MC dans le cancer de la vessie, tant la survie médiane est courte. Pour autant, l'arrivée massive des inhibiteurs de checkpoints (ICP) dans de nombreuses tumeurs, incluant la vessie et le rein, en permettant des taux de survie à 5 ans jamais atteints, va inévitablement révéler cette augmentation de l'atteinte cérébrale.

Ainsi, même si cette progression des MC reflète une meilleure prise en charge globale, elle n'en demeure pas moins une source d'inquiétude constante, tant nos traitements systémiques sont inefficaces et le pronostic de nos patients mauvais. Fort heureusement, les techniques focales – chirurgie ou radiothérapie stéréotaxique – évoluent elles aussi, et, dans des cas bien sélectionnés, font des miracles.

Enfin, la question de l'efficacité des ICP sur les MC reste à évaluer. Ce sera alors probablement à nous – ­académiques – de le faire dans des essais “prag­matiques” (tels que NIVOREN dans le cancer du rein), puisque la présence de MC non traitées reste un critère de non-inclusion dans tous les essais industriels.

À l'aube de la révolution thérapeutique multitumeur que sont les ICP, ce dossier “Métastases cérébrales” de Correspondances en Onco-Urologie est une actualisation nécessaire de ce que l'on sait – ou pas – des MC des tumeurs urologiques en 2017.

Bonne lecture !


Liens d'intérêt

Y.A. Vano déclare avoir des liens d’intérêts avec Bristol-Myers Squibb, Pfizer, Novartis, Ipsen, Sanofi, Astellas, Roche et Janssen (honoraires pour expertise [boards]).