Mise au point

Auto-culture d'herbe de cannabis en France : cultivateurs et production à travers l'enquête SINTES cannabis 2013

L'OFDT (Observatoire français des drogues et des toxicomanies) a réalisé, en 2012 et 2013, par le biais de son dispositif SINTES (Système d'identification des toxiques et des substances), une étude sur la composition du cannabis en recueillant des échantillons auprès d'usagers réguliers de ce produit. Réalisé dans les 7 sites (Bordeaux, Lille, Marseille, Metz, Paris, Rennes, Toulouse) participant au réseau TREND (Tendances récentes et nouvelles drogues), le recueil a permis de collecter 190 échantillons de résine et 253 échantillons d'herbe de cannabis pour les faire analyser. Les usagers qui acceptaient de remettre un peu de leur produit, déjà partiellement consommé, devaient ensuite répondre à un questionnaire. Un module de questions portant sur le mode d'obtention du cannabis (achat, don, échange, auto-culture) a permis d'identifier les auto-cultivateurs, lesquels représentaient 21 % des usagers interrogés et 37 % des consommateurs d'herbe.

Cet article s'intéresse aux profils des cultivateurs, aux modes de cultures pratiquées, à la destination de la récolte, et compare la teneur en THC de l'herbe issue ou non de l'auto-culture. Ces données viennent illustrer et compléter les observations plus macroscopiques témoignant de l'essor de ces pratiques d'auto-culture en France.


Depuis quelques années, l'Europe est devenue un important producteur de cannabis en indoor et outdoor . La France n'échappe pas à cette évolution et voit également augmenter l'offre d'herbe sur son territoire. Si la résine reste dominante sur le marché français, notamment en termes de quantités saisies, il existe une demande croissante pour l'herbe , perçue par les usagers comme un produit de meilleur qualité et plus naturel . La part de l'herbe dans les quantités de cannabis saisi, qui était encore de 8 % en 2010 , atteint ainsi 22 % en 2015 (données 2016 de l'Office central pour la répression du…

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