Éditorial

ESMO 2018 : s'il ne fallait en retenir qu'une


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L'ESMO 2018 nous a apporté cette année encore nombre d'avancées scientifiques et médicales qui pourront demain nous permettre d'améliorer notre pratique. Je pourrais vous parler du top ten, du top five, voire du top three. Vous les retrouverez dans les excellents comptes rendus de nos experts tout au long de ce numéro.

Je n'ai en fait gardé qu'une étude, choix qui convient parfaitement à son intitulé : SOLO1. Ce choix a 2 raisons : tout d'abord les résultats remarquables obtenus pour certaines de nos patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire, ensuite la réflexion que cette étude suscite sur l'efficacité des médicaments. Résultats remarquables chez les patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire avec mutation BRCA, c'est le moins que l'on puisse dire. Dans cette étude randomisée, l'olaparib en traitement de maintenance de première intention donne en effet avec plus de 40 mois de recul un gain de survie sans progression d'environ 3 ans par comparaison avec le placebo (HR = 0,30 ; p < 0,0001). Les résultats obtenus jusqu'alors sont pulvérisés. Mieux, la survie sans progression se maintient chez les femmes en rémission après 2 ans de traitement chez qui le traitement a été arrêté. Selon Kathleen Moore, associate professor au Stephenson Cancer Center, université d'Oklahoma : “(ces résultats) annoncent une nouvelle ère dans le traitement des femmes chez lesquelles un diagnostic de cancer de l'ovaire portant une mutation BRCA est posé”. Ce traitement offre même l'espoir d'une guérison chez certaines d'entre elles. On le voit, l'impact clinique est donc majeur et ce traitement s'impose d'ores et déjà comme un nouveau standard. Noblesse oblige, ces résultats outstanding nous forcent à repenser le diagnostic très tôt pour donner au plus grand nombre la chance de l'efficacité.

De façon plus contingente, cette étude nous enseigne de nouveaux principes. L'innovation thérapeutique ne réside pas que dans la découverte de nouveaux médicaments, mais s'étend aussi au timing de leur administration. Il n'apparaît pas nécessaire de garder des poires pour la soif.

Pour nos patientes.

Let's go forward, vite !


Liens d'intérêt

J.F. Morère n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.