Éditorial

Comment interpréter les résultats de l'étude SPRINT pour la pratique clinique ?


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Le traitement de l'hypertension artérielle permet de réduire les risques d'accident vasculaire cérébral (AVC), d'infarctus du myocarde, de décès cardiovasculaire, d'insuffisance cardiaque et d'insuffisance rénale chronique. Mais tant la définition des niveaux d'hypertension artérielle à partir desquels il faut instaurer un traitement médical que les cibles du traitement médical sont toujours débattus. Il y a nécessairement un côté arbitraire dans les recommandations qui fixent des seuils d'intervention, comme dans celles qui fixent des cibles de traitement, puisque nous savons que, pour une grandeur biologique comme la pression artérielle, le risque cardiovasculaire varie continûment avec la pression artérielle suivant une relation curvilinéaire exponentielle. Néanmoins, traditionnellement, une cible de 140/90 mmHg était visée dans la population générale, et une cible de 130/80 mmHg chez les diabétiques. Récemment, après les résultats apparemment négatifs de l'essai randomisé ACCORD sur le traitement de l'hypertension artérielle systolique chez le diabétique (essai dans lequel les événements cardiovasculaires n'étaient pas significativement plus rares avec un traitement intensif qu'avec un traitement plus prudent), les objectifs tensionnels chez le diabétique avaient été relevés.