Dossier

Infections urinaires à entérobactéries BLSE en pédiatrie : épidémiologie, facteurs de risque et options thérapeutiques

Les infections urinaires à entérobactéries productrices de bêtalactamases à spectre étendu (BLSE) sont de plus en plus fréquentes en pédiatrie, en milieu hospitalier comme en milieu communautaire. Escherichia coli est l'espèce bactérienne la plus représentée actuellement dans ces infections. Les BLSE sont essentiellement de type céfotaximases M (CTX-M), et leur mode de diffusion est pandémique. Un des facteurs de risque majeurs de colonisation ou d'infection par ces souches est l'antibiothérapie curative ou préventive, qui induit une pression de sélection sur le microbiote intestinal (notamment les céphalosporines de troisième génération et les quinolones). L'antibiothérapie de choix est l'amikacine en première intention en cas d'infection urinaire fébrile, puisque la majorité de ces souches reste sensible à cette molécule et que la monothérapie par aminoside a fait la preuve de son efficacité dans les pyélonéphrites. Les alternatives aux carbapénèmes sont à privilégier en première intention, sauf en cas de sepsis sévère.


En 20 ans, l'épidémiologie des infections urinaires (IU) s'est modifiée de façon inquiétante du fait de l'émergence d'un mécanisme de résistance fréquent parmi les entérobactéries : les “entérobactéries productrices de bêtalactamases à spectre étendu” (E-BLSE). Les E-BLSE sont définies par leur capacité à hydrolyser l'ensemble des pénicillines et des céphalosporines, à l'exception des céphamycines (céfoxitine, céfotétan), du latamoxef et des carbapénèmes. Ces bêtalactamases sont inhibées par les inhibiteurs de bêtalactamases (acide clavulanique, sulbactam, tazobactam) qui restaurent en grande…

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Liens d'intérêt

F. Madhi déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.

R. Cohen n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.