Editorial

Mise à jour des recommandations françaises pour la prise en charge et la prévention du paludisme d'importation : il était temps !


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Les dernières recommandations françaises pour la prise en charge et la prévention du paludisme d'importation datant de 10 ans, c'était le moment idéal de les mettre à jour, d'autant plus que plusieurs nouveautés sont apparues, particulièrement sur le plan thérapeutique.

Sous l'égide de la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF), et en partenariat étroit avec de nombreuses autres sociétés savantes, ce processus a mobilisé près de 50 collègues (experts, bibliographes, relecteurs). Cette mise à jour comporte 5 axes : épidémiologie, diagnostic biologique, paludisme non compliqué, paludisme grave, prévention. Vous trouverez, sur le site de la SPILF, les liens vers le texte “flash” (http://www.infectiologie.com/UserFiles/File/spilf/recos/2017-palu-texte-final-flash.pdf) destiné aux plus pressés, et vers le texte “classique” (http://www.infectiologie.com/UserFiles/File/spilf/recos/2017-palu-texte-final.pdf), qui comporte plus d'informations. Enfin, pour les plus curieux, les textes longs correspondant à chacun des 5 axes chez l'adulte, ainsi qu'un texte long consacré au paludisme pédiatrique, seront bientôt disponibles. L'ensemble de ces articles seront publiés fin 2017 dans la revue Médecine et Maladies infectieuses.

La partie consacrée à l'épidémiologie souligne qu'avec près de 5 000 cas par an, la France est le premier pays concerné par le paludisme d'importation, essentiellement dû à Plasmodium falciparum et en provenance d'Afrique subsaharienne.

Le chapitre consacré au diagnostic précise clairement la place de chaque test (frottis mince, goutte épaisse, tests de diagnostic rapide, diagnostics moléculaires) pour diagnostiquer au mieux cette infection selon les plateaux techniques disponibles.

La partie la plus dense concerne la prise en charge de l'accès palustre non compliqué, avec un algorithme très utile qui résume la conduite à tenir, et une préférence affichée pour un traitement de première intention par une association comportant un dérivé de l'artémisinine. Les réanimateurs seront particulièrement concernés par la question “Modalités de prise en charge d'une forme grave (adulte/enfant)”, que j'ai eu l'honneur de coordonner. Vous trouverez les définitions actualisées du paludisme grave d'importation chez l'adulte et chez l'enfant (2 tableaux), ainsi que des recommandations pour l'orientation initiale de ces patients. Sur le plan thérapeutique, ces recommandations réaffirment la supériorité de l'artésunate par voie intraveineuse sur la quinine et suggèrent d'améliorer encore la disponibilité de ce traitement dans tous les hôpitaux français susceptibles de traiter des cas de paludisme grave.

Enfin, le chapitre consacré à la prévention a été complétement revu et suggère notamment qu'il n'est pas recommandé de chimioprophylaxie antipalustre pour un séjour à faible risque de moins de 1 mois dans le Sud-Est asiatique. Plusieurs tableaux sont très utiles pour conseiller au mieux les voyageurs.

Nous espérons que vous prendrez plaisir à la lecture de ces recommandations qui sont riches en informations et en nouveautés, et qui contribueront à une meilleure prise en charge du paludisme dans notre pays.


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L’auteur déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.