Dossier

Levons le tabou sur l'évolution des consommations en milieu carcéral

La consommation intracarcérale de substances illicites ou de médicaments détournés de leur utilisation thérapeutique a été décrite depuis quelques années dans diverses études françaises. Certains sujets vont débuter ou augmenter des consommations. Pour d'autres, l'entrée en détention représente l'opportunité d'une modification des consommations, dans le cadre d'une prise en charge thérapeutique ou non. Ces modifications n'ont pas été explorées.

L'étude COSMOS, réalisée dans l'ensemble des maisons d'arrêt des pays de la Loire, permet d'évaluer l'évolution des consommations entre la période pré- et intracarcérale. Les résultats ne sont pas disponibles car l'étude est en cours mais, quelques mois après le début des inclusions, certains faits marquants méritent d'être soulignés et discutés : une notion de “pharmaco-économie” spécifique au milieu carcéral, permettant d'approcher le drug liking, l'importance de l'évaluation pharmacologique, les modifications des consommations pouvant avoir un impact sur l'efficacité des traitements.


Selon le rapport de la commission d'enquête du Sénat publié en 2000, les usagers de drogues, réguliers ou occasionnels, représentent 58 % des entrants en prison chaque année, soit dans le cadre d'une inculpation directement liée au trafic de stupéfiants, soit dans le cadre d'un délit lié à l'usage ou à l'obtention de drogues (vols, etc.).Les règlements intérieurs des prisons interdisent strictement, conformément à la loi, la détention et l'usage de drogues illicites au sein de l'établissement pénitentiaire.

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