Dossier

Pharmacoépidémiologie de l'usage des antalgiques opioïdes en France

De nombreuses études nord-américaines rapportent une crise des opioïdes antalgiques. Une analyse rétrospective transversale répétée des données des bases de données de l'Assurance maladie (Échantillon généraliste de bénéficiaires [EGB], Système national d'information interrégimes de l'Assurance maladie [SNIIRAM]), du Programme de médicalisation des systèmes d'information (PMSI) [hospitalisation] et de la base CépiDC (Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès) a permis de décrire les tendances concernant l'usage, les overdoses et la mortalité liés aux antalgiques opioïdes.

Entre 2004 et 2015, la prévalence de l'usage des antalgiques opioïdes a diminué de 11 % en France, en grande partie à cause du retrait de l'AMM du dextropropoxyphène en 2011. L'usage des antalgiques opioïdes faibles a diminué de 12 %, alors que celui des antalgiques opioïdes forts a augmenté de 74 %. Les hospitalisations pour overdose d'opioïdes ont augmenté de 128 % de 2000 à 2015, et les décès liés à une overdose d'opioïdes prescrits ont significativement augmenté, de 161 %, entre 2000 et 2014.


L'usage et l'abus des opioïdes, notamment antalgiques, ainsi que la mortalité qui leur est liée, ont fortement augmenté lors des dernières décennies dans certains pays développés (1-6). L'usage des antalgiques opioïdes a plus que doublé dans le monde entre 2001 et 2013, et plus spécifiquement en Amérique du Nord, en Europe de l'Ouest et centrale et en Océanie (7). Les ventes d'antalgiques opioïdes ont quadruplé entre 1999 et 2012 aux États-Unis (8). Au Canada, les délivrances d'opioïdes forts ont augmenté de 43 % entre 2005 et 2011 (9). En Australie, elles ont quadruplé de 1990 à 2014 (10). Au…

L’accès à la totalité de l’article est protégé




Liens d'intérêt

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.