Dossier

Parle à mon côlon, ma tête est malade : le microbiote est-il un deuxième cerveau ?

Du chien de Pavlov au bachelier ayant des maux de ventre, la relation entre cerveau et intestin est connue de tous. Les techniques récentes de biologie moléculaire ont permis de faire émerger un nouvel acteur, le microbiote, dans la compréhension de la physiopathologie de l'“axe cerveau-intestin”. La composition et les métabolites du microbiote sont l'objet de très nombreuses études mettant en lumière un rôle physiologique et physiopathologique jusqu'alors presque inconnu. Si les études descriptives intrinsèques du microbiote sont innombrables, seules leurs confrontations aux approches fonctionnelles permettront d'appréhender son rôle ; il importera notamment d'examiner comment les transplantations fécales de l'homme à l'animal modélisent des processus pathologiques, particulièrement comportementaux. L'objet de cet article est de rappeler l'histoire de cette recherche, de détailler les 3 axes de communication entre intestin et système nerveux central ainsi que les récentes avancées sur le sujet. Il vise aussi à permettre au psychiatre d'analyser la littérature entourant le microbiote avec un regard critique.


Intuitivement, l'anatomie descriptive ne conduit pas à établir un lien fonctionnel entre un organe noble et extrêmement structuré, le cerveau, et un autre, distant, presque anodin, d'allure primitive, à savoir le tube digestif. Rien ne semblait intuitivement faire le lien entre le tube digestif, assimilé à des fluides peu engageants, à peine relié au système nerveux central (SNC) par le nerf vague et des racines sacrées, et le cerveau. Pourtant, l'influence de l'un sur l'autre est connue de tous : troubles du transit et douleurs abdominales sont des symptômes que tout bachelier en période d'examens…

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Liens d'intérêt

H. Duboc déclare ne pas avoir de liens d’intérêts.