Mise au point

Prévention des allergies alimentaires : du nouveau

Les pathologies allergiques atteignent un niveau de prévalence exceptionnel, leur prévention s'impose. Les connaissances fondamentales sur les mécanismes d'éclosion de l'allergie mettent en avant le phénomène de tolérance ou de perte de tolérance vis-à-vis de l'allergène. Cela est confirmé par des études cliniques. Ces connaissances ont eu des conséquences pratiques dans la prévention des allergies : on est passé du dogme de l'éviction de l'allergène à la préconisation d'une présentation raisonnée de l'allergène, au moment opportun. Dès 2006, nous analysions dans Médecine et enfance les conseils de prévention primaire de l'allergie. Des questions restaient en suspens : peut-on aller plus loin dans la prévention de l'allergie à l'arachide chez l'enfant « à risque », qui présente déjà des manifestations atopiques ; ne faut-il pas diversifier encore plus tôt et plus largement tous les enfants, même s'ils ne sont pas à risque d'allergies ? Des études récentes apportent une réponse à ces interrogations, ou au moins un début de réponse.


La prévention primaire de l'allergie a longtemps reposé sur le dogme de l'éviction. Pour éviter l'apparition de l'allergie, il était conseillé de différer le contact avec l'allergène. On recommandait de retarder le plus possible l'introduction des aliments dits allergisants. Les recommandations américaines de 2000 préconisaient de retarder l'introduction des oeufs à l'âge de deux ans, du poisson à trois ans. Les acquisitions fondamentales, confirmées par les études cliniques, montrent que l'allergie est une non-acquisition ou…

L’accès à la totalité de l’article est protégé