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Le syndrome dysexécutif : de l'Alzheimer à l'enfant

Ayant travaillé pendant vingt ans à la fois en psychiatrie de liaison dans un service évaluant le déclin cognitif des personnes âgées et en pédopsychiatrie, j'ai été frappé par la similitude du désarroi de seniors n'arrivant plus à réfléchir efficacement et d'enfants intelligents n'arrivant pas à réussir en classe. Ils possédaient ces caractéristiques communes : ils ne comprenaient pas ce qui ne fonctionnait pas ; ils n'arrivaient pas à répondre à des problèmes dont la solution aurait dû aller de soi ; ils avaient des problèmes de concentration, de planification, de stratégie. Les neuropsychologues qui les examinaient employaient dans les deux cas le même terme de syndrome dysexécutif. Les difficultés de ces seniors et de ces enfants étaient invisibles, et on attendait donc d'eux une efficience normale, étant donné leur bon langage et la vivacité de leur regard. Quand réfléchir ne va pas ou plus de soi au point que votre entourage s'en rend compte, un bilan spécialisé s'impose. Pour les sujets âgés, il s'agit de consultations mémoire, alors que la mémoire n'est pas l'élément déterminant du déclin cognitif. Pour les enfants, c'est la consultation dans un centre référent des troubles des apprentissages (CERTA), puisque aujourd'hui l'échec scolaire est considéré comme une forme de maladie.


Il a été démontré que, dans la maladie d'Alzheimer, la présence d'un syndrome dysexécutif (qui s'écrit aussi dys-exécutif) est un facteur aggravant retentissant sur le plan fonctionnel et de l'autonomie. Chez le sujet âgé, le syndrome dysexécutif correspond à une perte de capacités, qui est généralement ressentie puisque le patient est confronté à la perte de quelque chose qui existait, alors que, chez l'enfant, il correspond à une non-acquisition, d'où des troubles plus difficiles à repérer et à diagnostiquer.

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