Dossier

Antidépresseurs : les récepteurs entrent dans le jeu

Les antidépresseurs actuels agissent préférentiellement sur le compartiment présynaptique des systèmes de transmission monoaminergiques, que ce soit via l'inhibition de la recapture, l'inhibition du métabolisme synaptique ou la modulation des récepteurs présynaptiques. C'est notamment le cas pour le système sérotoninergique, dont la stimulation est essentiellement le fait de l'inhibition de la recapture de la sérotonine. Cependant, la cible finale de la sérotonine synaptique n'en demeure pas moins ses récepteurs postsynaptiques. Ces récepteurs sont multiples et associés à de nombreuses fonctions, dont la stimulation provoque des effets hétérogènes qui peuvent avoir un impact positif mais aussi négatif sur l'évolution du syndrome dépressif. Cela justifie l'existence ou l'arrivée d'antidépresseurs qui, au-delà de leur mécanisme présynaptique, peuvent avoir un effet différencié sur les récepteurs pour renforcer leurs rôles fonctionnels bénéfiques tout en bloquant leurs rôles délétères.


Les antidépresseurs actuels ont, pour la plupart, un double mécanisme d'action à l'échelon moléculaire et cellulaire : une modulation des voies de transmission, notamment mono­aminergiques, et une modulation de la plasticité neuronale et synaptique, par le truchement d'une stimulation de la neurogenèse et de certains facteurs neurotrophiques (1). À l'échelon clinique, au-delà de l'action sur la tristesse de l'humeur, les antidépresseurs doivent également agir sur d'autres dimensions symptomatiques comme les troubles anxieux, cognitifs, sexuels, du sommeil ou des rythmes qui contribuent au…

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Liens d'intérêt

R. Bordet déclare avoir des liens d’intérêts avec Otsuka, Lundbeck, Novartis (conférences invitées).

L. Carton n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.