Dossier

Classification et signatures moléculaires des cancers du sein en 2016

Les cancers du sein sont subdivisés selon leur degré d'expression des récepteurs hormonaux et du gène HER2. La classification moléculaire a bouleversé cette conception simpliste en mettant en lumière de multiples profils de pronostics différents. C'est dans ce contexte, et devant la nécessité d'employer des traitements ciblés, que sont nées les signatures moléculaires. Bien qu'elles diffèrent par les méthodes employées ( qRT-PCR ou microarray ), elles ont les mêmes objectifs : calculer un score pronostique, fondé sur les niveaux d'expression de gènes impliqués dans la cancérogenèse, et, si possible, prédire la réponse au traitement. Applicables essentiellement aux tumeurs luminales exprimant le récepteur aux estrogènes (RE+ ), elles ont prouvé leur valeur pronostique dans de vastes essais prospectifs, et les experts souhaitent les intégrer dans la décision thérapeutique, actuellement établie sur les critères clinicopathologiques. Par ailleurs, comparativement aux coûts d'une chimiothérapie, les signatures moléculaires apportent un réel bénéfice financier et permettent d'équilibrer la balance bénéfice/risque en diminuant le recours à des traitements agressifs parfois inefficaces.


Chez la femme, le cancer du sein se situe au premier rang des cancers incidents et est l'une des principales causes de mortalité en France. On distingue les tumeurs exprimant le récepteur des estrogènes (RE+) et celles ne l'exprimant pas (RE–) [figure 1, p. 24] . Le groupe RE+, le plus fréquent, est caractérisé par un spectre lésionnel essentiellement axé sur la prolifération cellulaire (2) . Le groupe RE–, de pronostic plus péjoratif, comprend les tumeurs HER2+ et les tumeurs HER2– dites “triple-négatives” . Devant cette multitude de profils aux pronostics différents, la nécessité d'employer…

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Liens d'intérêt

N. Joyon et M. Lacroix-Triki déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.