Dossier

Prédispositions génétiques au cancer bronchopulmonaire

  • Depuis ces dernières années des changements très profonds dans la prise en charge du cancer bronchopulmonaire (CBP) ont mené les pneumologues, les oncologues et les onco-généticiens à travailler ensemble. La découverte, en particulier chez les malades non fumeurs, d'un grand nombre d'altérations oncogéniques somatiques ont conduit à la mise en évidence de quelques anomalies constitutionnelles, comme la mutation T790M dans le gène de l'EGFR. Ainsi sensibilisés, les cliniciens sont plus attentifs à l'interrogatoire familial et à l'excès de risque de CBP en cas de prédisposition familiale au cancer déjà connue, par exemple TP53 (syndrome de Li-Fraumeni). Une association entre mutations rares dans les gènes de prédisposition au cancer du sein et CBP (ex. : BRCA2, ATM), parfois évoquée dans la littérature, reste cependant à démontrer. D'un autre côté, la meilleure survie des maladies pulmonaires d'origine génétique (mucoviscidose, emphysème, fibrose) a également rendu nécessaire l'évaluation du surrisque génétique de CBP associé à ces processus inflammatoires chroniques. La recherche d'une anomalie génétique constitutionnelle prédisposant au CBP doit se faire dans le cadre d'une consultation d'oncogénétique dédiée et sur la base des critères cliniques et pathologiques. Elle a un intérêt clinique puisqu'elle justifie un dépistage adapté, par exemple une IRM corps entier chez les personnes avec un syndrome de Li-Fraumeni. Dans un futur proche, les variants fréquents de susceptibilité génétique pourraient trouver leur place en routine, et permettre de mieux sélectionner les personnes pouvant bénéficier d'un programme de dépistage du CBP.

Le tabac est de loin le facteur de risque principal du cancer bronchopulmonaire (CBP), ce n'est cependant pas le seul. Dans les pays occidentaux, environ 15 % des cancers pulmonaires surviennent en effet hors contexte tabagique (1). Le patrimoine génétique d'un individu est un facteur de risque important, comme le démontrent 2 grandes études. La Nordic Twin Study of Cancer a comparé l'incidence de CBP chez les descendants de jumeaux monozygotes (patrimoine génétique identique) ou dizygotes (en moyenne 50 % de patrimoine génétique commun) ayant eu un CBP (2). L'héritabilité, c'est-à-dire…

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