Dossier

Transplantation pour carcinome hépatocellulaire

  • Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est la seule tumeur accessible à un traitement par transplantation d'organe solide. La transplantation hépatique pour CHC est actuellement la première indication de transplantation, avec plus de 30 % des inscriptions en liste nationale et 25 % des transplantations. En France, l'indication repose sur un score AFP inférieur à 2 qui permet d'identifier les candidats ayant une probabilité de survie sans récidive de 70 % à 5 ans et permet de transplanter certains patients porteurs d'une tumeur en dehors des critères de Milan.
  • Le score AFP comporte 3 paramètres : le nombre de CHC, la taille de la lésion la plus volumineuse et le taux d'α-fœtoprotéine. Il doit être calculé à l'inscription puis tous les 3 mois pendant la phase d'attente. Durant celle-ci, les patients pour lesquels un traitement curateur permet une inactivation complète de la lésion voient leur accès à la greffe retardé jusqu'à récidive.
  • Après la transplantation, le risque de récidive doit être réévalué à partir des données histopathologiques de l'explant hépatique. Chez les patients dont le risque de récidive a été sous-estimé avant l'opération, un protocole renforcé de surveillance de la récidive est mis en place. Une immunosuppression par inhibiteurs de mTOR peut être envisagée pour limiter le risque de récidive tumorale. En cas de récidive tumorale après la greffe, l'exérèse chirurgicale d'une récidive métastatique localisée unique est la seule situation permettant une survie prolongée. En cas de récidive multimétastatique, la prise en charge comporte le plus souvent l'arrêt des anticalcineurines ainsi que l'introduction d'un inhibiteur de mTOR et, si la tolérance le permet, du sorafénib. Ces modalités de prise en charge semblent ralentir l'histoire naturelle de la récidive postgreffe.

Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est la plus fréquente des tumeurs hépatiques primitives. Il survient dans plus de 85 % des cas sur un foie cirrhotique et est responsable de plus de 5 000 décès par an en France. La transplantation hépatique (TH) est le traitement le plus approprié du CHC, car elle réalise une hépatectomie totale, carcinologiquement satisfaisante, et permet de traiter, contrairement aux autres thérapeutiques curatrices (destruction percutanée, résection chirurgicale), la cirrhose adjacente à la tumeur, qui est un facteur majeur de récidive du CHC. L'expérience accumulée au cours…

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Liens d'intérêt

L’auteur déclare avoir des liens d’intérêts avec le Conseil médical et scientifique et le groupe technique Foie de l’Agence de la biomédecine.