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Abrocitinib dans la dermatite atopique : que se passe-t-il quand on arrête le traitement chez les bons répondeurs ?
L’abrocitinib est un inhibiteur de JAK1 développé dans la dermatite atopique. Les études de phase III (JADE MONO 1 et 2) ont montré une bonne efficacité.
Actuellement les nouveaux traitements systémiques développés dans la dermatite atopique sont prescrits selon un schéma continu. Cette étude cherche à savoir ce qu’il se passe quand on arrête le traitement chez les bons répondeurs. C’est une question pertinente en pratique clinique quotidienne car certains patients souhaitent pouvoir arrêter le traitement à un moment donné.
Dans cette étude de phase IIIb, tous les patients recevaient l’abrocitinib 200 mg pendant 12 semaines puis les patients bon répondeurs étaient randomisés en 3 bras pour une période de maintenance jusqu’à la semaine 52 : poursuite de l’abrocitinib 200 mg/j, abrocitinib 100 mg/ jour et placebo. Les patients inclus étaient des adolescents à partir de 12 ans et des adultes atteints de DA modérée à sévère (EASI ≥ 16, IGA ≥ 3, BSA ≥ 10, NRS ≥ 4). L’objectif de l’étude est de savoir combien de patients rechutaient pendant cette période de 48 semaine de maintenance dans les différents groupes.
1 797 patients étaient inclus, dont 798 étaient bon répondeurs et inclus dans la période de maintenance : 267 dans le groupe placebo, 265 dans le groupe abrocitinib 100 mg et 266 dans le groupe abrocitinib 200 mg.
Dans le bras placebo la plupart des patients rechute avant J29. Au total 80,9 % des patients ont rechuté (donc ont eu une poussée de DA) à la fin de la phase de maintenance, versus 42,6 % dans le bras abrocitinib 100 mg et 18,9 % des patients dans le bras abrocitinib 200 mg (figure 1).
La définition de la rechute n’est pas précisée dans la présentation. Les patients qui rechutaient durant la phase de maintenance recevaient à nouveau l’abrocitinb associé à des dermocorticoïdes. La plupart des patients qui rechutent sous placebo récupèrent une bonne réponse lors de la reprise du traitement, et 74, 5 % des patients sous abrocitinib 100 mg récupèrent également une bonne réponse EASI 75. Concernant les patients qui ont poursuivi le traitement et qui rechutent, seul la moitié récupèrent une bonne réponse avec l’ajout des dermocorticoïdes (phénomène d’échappement ?).
Concernant les effets indésirables, les nausées, l’acné et l’élévation des CPK étaient des effets dose dépendants. Les autres effets indésirables sont les mêmes que ceux rapportés dans les autres études de phase III.
On observait également une diminution du taux de plaquettes avec un Nadir à la 4e semaine ( −36 %) puis une amélioration et une stabilisation, sans retentissement clinique.
Ainsi on retiendra que le maintien du traitement est associé à un moins grand nombre de rechutes, mais aussi que les patients qui rechutent après l’arrêt du traitement répondent à nouveau très bien à la reprise du traitement.