Envoyer à un confrère
Merci de saisir l’e-mail de votre confrère :
Retour vers le futur : “tu as bien dosé l’IL-16 avant de faire ta biopsie rénale ?”
La néphrite lupique est l’une des atteintes les plus sérieuses de cette maladie systémique. Le diagnostic précis repose sur la biopsie rénale, geste agressif qu’il est difficile de répéter régulièrement. De nouveaux biomarqueurs seraient donc utiles, ce à quoi pourrait contribuer cette élégante étude.
En partant de 112 échantillons urinaires de 30 patients atteints de néphrite lupique collectés au cours du temps (et de 7 contrôles sains), les auteurs ont utilisé une technique permettant d’identifier de très nombreuses protéines (analyse protéomique urinaire). Sur les 1 000 protéines étudiées, 237 étaient augmentées chez ces patients. L’interleukine 16 (IL-16), en particulier, semblait très spécifiquement associée à l’atteinte proliférative (classe III ou IV) plutôt qu’à la glomérulonéphrite extramembraneuse (classe V). De plus, la valeur prédictive des taux urinaires d’IL-16 était indépendante de la protéinurie, ce qui permet d’avoir un second marqueur urinaire de l’atteinte rénale. Enfin, comme le montre la figure, l’évolution de cette IL-16 était associée au type de réponse au cours du temps.
Les analyses fonctionnelles ont permis aux auteurs d’identifier que l’augmentation de la production d’IL-16 était due aux cellules présentes au sein de l’infiltrat rénal.
Bien que ce travail, très translationnel, repose actuellement sur des méthodes utilisables uniquement en recherche, il met clairement en évidence l’intérêt du dosage de l’IL-16 urinaire comme biomarqueur dans la néphrite lupique. Si ces résultats sont confirmés, ce dosage pourrait devenir, en plus de la protéinurie, un outil de surveillance de la réponse thérapeutique.