Atlanta, 11-14 décembre 2021
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Lymphome de Hodgkin chez les sujets âgés comorbides : des progrès restent à faire…
La prise en charge du lymphome de Hodgkin (LH) chez les patients âgés et comorbides reste un réel défi thérapeutique. Les toxicités associées aux chimiothérapies conventionnelles limitent leur utilisation dans cette population de patients fragiles. Les inhibiteurs de check points, avec leur profil de tolérance favorable, peuvent représenter une alternative potentielle aux approches classiques chez ces patients.
L’essai de phase II NIVINIHO du LYSA a ainsi évalué l’utilisation en 1re ligne du nivolumab chez des patients âgés de plus de 60 ans, atteints d’un LH, et inéligibles aux chimiothérapies conventionnelles. Le schéma de traitement comportait une phase d’induction avec 6 perfusions de nivolumab en monothérapie administrées toutes les 2 semaines. À l’issue de cette phase d’induction, les patients en réponse métabolique complète (RMC) poursuivaient le nivolumab seul en consolidation (18 cycles supplémentaires) et les patients en réponse partielle bénéficiaient de l’ajout de vinblastine au nivolumab. L’objectif principal était le taux de RMC en fin de traitement, avec pour hypothèse statistique de considérer le traitement comme efficace si le taux de RMC était supérieur à 70 %. Au total, 64 patients ont été inclus avec un âge médian de 75 ans. L’évaluation des vulnérabilités était faite avec l’échelle G8 (score médian = 12) et le CIRS-G (score médian = 10). Le suivi médian était de 24,4 mois. À l’issue de la phase d’induction, le taux de réponse globale était de 51,8 %, avec 9 patients en RMC et 23 patients traités par la suite en consolidation par l’association nivolumab + vinblastine. La principale raison d’arrêt du traitement lors de la phase d’induction était une progression de la maladie. L’objectif principal de l’essai n’était pas atteint, puisqu’en fin de traitement le taux de RMC était de 28,6 %. Les principales toxicités de grade 3 étaient la survenue d’infections respiratoires, d’une neutropénie et d’un sepsis. Parmi les effets secondaires à médiation immunitaire figuraient principalement la survenue de troubles endocriniens (22 %), de rash cutanés (19 %) et de pneumopathies (11 %), ces effets secondaires ayant conduit à l’arrêt du nivolumab chez 12 patients. La médiane de survie sans progression était de 9,8 mois et le taux de survie globale estimé à 2 ans était de 78,6 %.
Cet essai illustre donc la difficulté de prise en charge de ces patients fragiles atteints d’un LH. Un traitement principalement basé sur l’utilisation du nivolumab ne semble donc pas permettre d’obtenir des taux de RMC suffisants. Néanmoins, le taux de réponse globale obtenu en fin d’induction dans cet essai laisse penser qu’une phase d’induction basée sur le nivolumab peut avoir un intérêt, mais il reste à mieux définir la durée de cette phase d’induction et surtout la meilleure façon de consolider par la suite les réponses obtenues. Cet essai n’apporte donc malheureusement pas encore la solution pour traiter ces patients fragiles…