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Cette chère Denise !
Si ce samedi a été pour chacun de nous un jour de fête avec la victoire française resplendissante (je m’arrêterai là pour les allusions footballistiques afin de ne pas trop saturer les non adeptes du “soccer”), il semble qu’ici, à La Nouvelle-Orléans, chaque jour soit un jour de fête ! Chacun connaît le quartier français, le French Quarter, et son cœur Bourbon street… Bradycarde le matin, cette rue s’active peu à peu, semblant à l’aube porter le nom de la dynastie royale française qui vit fonder la ville par l’un de ses sujets, Jean-Baptiste Le Moyne, et tachycarde au crépuscule, quittant la référence à Louis XV pour celle d’une boisson bien américaine et appréciée sur les lieux bien plus que la décence ne le voudrait… Par chance, l’hôtel de l’équipe de rédaction donne directement sur Bourbon street, ce qui permet à certains d’entre nous de profiter pleinement de la joie de vivre nouvelle-orléanaise toute la nuit et nous en témoigner le matin en piquant du nez sur le bacon avec des yeux oscillant entre le poisson périmé et le zombi. Heureusement, le plaisir de vous servir nous offre assez de vitalité pour passer outre ces vicissitudes bassement matérielles.
Le centre de congrès étant à quelques pas du quartier historique, il est à l’heur de s’accoler au port, longeant le légendaire Mississipi, on y côtoie des navires de toute sorte, des paquebots gigantesques jusqu’à cette chère Denise, au nom français un peu désuet, à l’image de ce vieux voilier encore à flot qui a dû voir océans et mers du monde entier… Après l’appel au voyage, retour à la fête avec un ASH qui a su s’adapter aux traditions festives locales. Dès l’arrivée, on s’adonne à la danse des canards en formant des files sur des centaines de mètres afin de s’inscrire, voire pour certains, très joueurs, de commencer l’activité par une file toute aussi longue afin de récupérer le sésame, l’attestation de vaccination, avant de reprendre avec les amis la seconde file pour l’inscription. Et comme les Américains savent recevoir, la fête continue avec des sessions sur le même sujet à la même heure mais bien entendu dans des salles à l’opposé l’une de l’autre, drôle non ?
Avec tant de gaîté et de bonne humeur (et de bourbon ?), les experts de Correspondances en Onco-Hématologie vont vous concocter un florilège de brèves, zooms et interviews qui vont illuminer vos journées et bien entendu votre esprit vif et avide de savoir ! Partons ensemble à l’aventure comme a dû le faire en son temps notre chère Denise…
Sylvain Choquet
Heureux retour au Nouveau Monde
Après 2 ans de sevrage pour cause de virus, nous voici de retour à l’ASH. Cette année, le masque est obligatoire dans l’enceinte du Ernest N. Morial Convention Center, mais très peu porté. Est-ce la mauvaise influence de l’esprit rebelle français de ce coin d’Amérique, fondée par le sieur de Bienville au 18e siècle, qui rend les congressistes désobéissants ou la lassitude de ces temps perturbés sur le plan sanitaire ? Peut-être les deux.
Quoiqu’il en soit, je suis heureux d’y être accompagné d’une équipe de rédacteurs de très haut niveau avec Christian Recher et Emmanuel Raffoux pour les leucémies aiguës et Olivier Kosmider pour les syndromes myéloprolifératifs et myélodysplasiques.
La première journée de cette 64e édition du congrès de l'ASH a été marquante pour nos rédacteurs.
Christian Recher propose que nous fassions des économies. Tout d’abord lors des transfusions de CGR où une étude coréenne a posé la question d’un seuil de 7 g et de la transfusion d’une poche à la fois. Ensuite, par la réduction éventuelle de la durée d’exposition au vénétoclax dans les schémas AZA-VEN. L’équipe de l’IGR a en effet testé chez des malades fragiles une durée raccourcie à 7 jours de vénétoclax.
Emmanuel Raffoux rapporte les progrès importants réalisés dans le monde des LAL de l’adulte, par les équipes allemandes et françaises avec, en particulier, la présentation par Nicolas Boissel des résultats du GRAALL 2014 où l’adjonction de blinatumomab pour les malades de haut risque permet de diminuer le risque de rechute.
Olivier Kosmider nous montre, dans les myélodysplasies, l’aggravation du pronostic vers la transformation pour les patients avec mutation de SF3B1 quand il s’associe une mutation de RUNX1 ou de STAG2. Enfin, dans les myélofibroses, il nous fait partager son enthousiasme en rapportant les résultats prometteurs de l’étude REFINE quand en 1re ligne est associé au ruxolitinib le navitoclax.
À demain pour la suite du programme.
Arnaud Pigneux