D'après l'American Transplant Congress
Édition virtuelle
4-9 juin 2021
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La durée et l’ampleur de la virémie BK ne permettent pas de prédire le devenir des patients après une TR
La virémie BK était une cause majeure d’échec des transplantations rénales au début des années 2000 et reste un facteur de risque de rejet ultérieur. Dans ce grand centre de transplantation Nord-Américain (Chicago), les tests fréquents de la virémie BK et une réduction précoce de l’immunosuppression font partie du protocole de prise en charge (figure).
Cette équipe a rapporté les caractéristiques et les résultats de l’infection à BKV dans le cadre d’une surveillance et d’un traitement agressifs. Il s’agit d’une analyse rétrospective portant sur 401 transplantés rénaux avec une virémie BK sur la période 2006-2017 (suivi médian de 6,95 ans). Au cours de la période d’étude, il y a eu environ 2 550 transplantations rénales, ce qui correspond à un taux de 15,6% de virémie BK. Le sex-ratio était similaire chez les patients atteints de virémie BK (253/401, 63,1% d’hommes) et dans la population globale des transplantés (62,2 % d’hommes ; p = 0,74). 127 patients (31,7 %) atteints de virémie BK n’étaient pas caucasiens (97 Afro-Américains, 10 Asiatiques, 20 Amérindiens et autres), ce qui correspond aux données démographiques régionales. La proportion de greffes de donneurs vivants apparentés (15,2 %), de donneurs vivants non apparentés (23,9 %) et de donneurs décédés (60,8 %) était également similaire à celle de l’ensemble de la population de greffés (17,8 %, 23,6 % et 58,6 % ; p = 0,43). Chez les patients présentant une virémie BK, il n’y avait pas d’association entre le titre maximal de BKV et le risque d’échec du greffon (p = 0,136) ou d’échec/décès combiné (p = 0,98) (figure).
La durée de l’infection à BK était corrélée à un meilleur résultat (p = 0,019 et 0,032), probablement en raison d’un biais de longueur. La demi-vie du greffon était similaire pour les patients atteints de virémie BK et les données de survie du greffon rapportées au niveau national (décédé : environ 13 ans ; vivant : environ 16 ans).
En conclusion, cette analyse montre que les transplantés rénaux présentant une virémie BK sont démographiquement similaires à la population globale des transplantés. Par rapport aux cohortes historiques, l’infection à BKV n’a pas d’impact sur l’échec de la greffe et la survie globale dans une cohorte moderne, prise en charge de manière agressive. Dans la cohorte de patients atteints de virémie BK, les infections graves ou persistantes ne prédisposaient pas non plus à un mauvais résultat. Il y a eu 734 biopsies sur 348 des patients de l’étude pendant la période de virémie active ou dans les 6 mois après la clairance virale, et une étude complémentaire s’intéressera à l’influence des caractéristiques histologiques pendant et après l’infection sur la survie du greffon.