Quelle séropositivité au SARS-CoV-2 chez les patients sur liste d’attente de transplantation rénale ?

Données nord-américaines (Géorgie), bien sûr, comme la grande majorité des études présentées cette année à l’ATC, mais qui donnent une idée de la prévalence de la Covid-19 chez les patients sur liste d’attente. Grâce à des échantillons de sérum conservés en banque provenant de candidats à la transplantation en Géorgie, cette équipe a déterminé la prévalence, le moment et la durée de la séropositivité au SARS-CoV-2 et étudié l’impact sur les alloanticorps HLA. Ils ont utilisé un test Luminex pour détecter les anticorps anti- SARS-CoV-2, mesure semi-quantitative des anticorps contre les épitopes full spike, S1, S2, nucléocapside et RBD ainsi que des anticorps contre 4 coronavirus communs, SARS-1 et MERS. Ils ont sélectionné 400 candidats sur liste d’attente dans les comtés de Géorgie ayant un taux de cas supérieur à la moyenne (> 2 200 cas pour 100 000 personnes) en août 2020 et ont analysé l’échantillon de sérum le plus récent de chaque candidat. Les résultats montrent que, sur 400 candidats figurant sur la liste d’attente, 33 avaient un taux d’anticorps positif (figure). La réponse est ubiquitaire vis-à-vis de la protéine spike et la distribution bimodale entre S1 et S2.

Après retrait des faux positifs (1,3 %), le taux de positivité des tests est de 7 %. Dans les comtés où les candidats étaient positifs, les taux étaient environ 10 fois plus élevés que ceux publiés par le département de la santé publique de Géorgie. Les 28 candidats séropositifs ont conservé une sérologie positive pendant toute la durée du test (maximum de 5 mois). Les groupes positifs et négatifs présentaient des distributions similaires de patients sous dialyse péritonéale et sous hémodialyse. Chez les 15 candidats séropositifs présentant des anticorps réactifs du panel (PRA), il n’y avait pas de changement apparent associé à la séroconversion  pour les alloanticorps HLA. En conclusion, cette analyse des sérologies des candidats à la transplantation inscrits sur liste d’attente fait état d'un taux de positivité plus élevé que celui rapporté par l'État pour la population générale. Cela peut être attribué à des infections asymptomatiques, à des tests insuffisants ou à un risque accru dans cette population immunodéprimée. Les candidats sont restés positifs pendant la période étudiée, ce qui est plutôt encourageant. Enfin, la séroconversion ne semble pas être un facteur de risque pour le développement d’anticorps spécifiques du donneur dans cette cohorte de patients.