D'après l'American Transplant Congress
Édition virtuelle
4-9 juin 2021
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Rejets aigus et survie à long terme des greffons rénaux entre 2000 et 2014
Il est admis que la survenue de rejets aigus (rejets cellulaires ou humoraux confondus) est associée à une diminution de la survie à long terme des greffons rénaux. Il existe peu de données sur l’évolution au fil du temps de l’impact des rejets aigus sur la survie rénale à long terme. Pour évaluer de quelle manière cet impact a évolué depuis le début des années 2000, les auteurs ont mené une étude rétrospective sur les patients du registre américain OPTN (Organ Procurement and Transplantation Network). Tous les patients de 18 ans ou plus ayant reçu une transplantation rénale isolée ABO compatible entre janvier 2000 et décembre 2014 ont été inclus.
Les patients ont été divisés en 2 groupes : groupe sans rejet (NR) et groupe rejets aigus (AR), sur la base de la présence d’au moins 1 épisode de rejet aigu ayant indiqué un traitement dans la première année après la transplantation. Les patients perdus de vue la première année ou dont le statut rejet aigu était inconnu ont été exclus. Un modèle de Cox multivarié a été utilisé pour évaluer l’association entre rejet aigu et perte du greffon rénal censurée par le décès. Les résultats ont été ajustés sur l’âge du donneur, le type de donneur, l’âge du receveur, le sexe, l’ethnie, le diabète au moment de la transplantation, le nombre de mismatches HLA A, B, DR, du PRA, la reprise retardée de la fonction rénale et l’immunosuppression d’entretien 1 an après la transplantation. Sur les 154 399 patients inclus, 10,3 % avaient eu au moins 1 rejet aigu. Une diminution de la prévalence des rejets aigus a été observée au fil du temps : elle est passée de 17,6 %, en 2000, à 6,0 %, en 2014. Le suivi médian était de 7 ans. L’incidence cumulée de pertes de greffons censurée par le décès à 7 ans était de 26,6 % dans le groupe AR, contre 12,9 % dans le groupe NR (HR = 1,77 ; IC95 : 1,71-1,83). Le hazard-ratio du statut rejet aigu a augmenté au fil du temps, passant de 1,34 (IC95 : 1,22-1,47), en 2000, à 3,44 (IC95 : 2,32-5,10), en 2014 (figure 1).
La prévalence des rejets aigus a diminué au fil du temps. Les rejets aigus diminuent la survie à long terme des greffons rénaux. Leur impact sur la survie rénale à long terme s’est aggravé entre 2000 et 2014. Ceci pourrait s’expliquer par la sélection de patients ayant un risque immunologique plus élevé et par une proportion plus élevée de rejets humoraux. Pour compléter cette étude, il serait intéressant d’analyser l’évolution de l’impact des rejets cellulaires et humoraux plus spécifiquement.