D'après l'American Transplant Congress
Édition virtuelle
4-9 juin 2021
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Transplantation rénale chez les patients porteurs de prothèses valvulaires cardiaques
Le nombre de candidats à une transplantation rénale ayant une prothèse valvulaire cardiaque augmente avec le vieillissement de la population. Une étude française conduite par le réseau DIVAT a rapporté les résultats des transplantations rénales réalisées chez les patients porteurs d’une prothèse valvulaire cardiaque au moment de la transplantation. Il s’agit d’une étude de cohorte rétrospective appariée. Tous les patients porteurs d’une valve mécanique ou biologique au moment de la transplantation ont été inclus et appariés avec un groupe contrôle sur l’âge, le temps de dialyse, la maladie initiale, la présence de DSA avant la transplantation, les antécédents de diabète et les antécédents de maladie cardiovasculaire.
Sur 23 018 patients, 92 patients avec prothèse valvulaire cardiaque (groupe PHV) ont été inclus et comparés à un groupe contrôle de 276 patients. Un plus grand nombre de patients ont présenté une reprise retardée de la fonction rénale dans le groupe PHV (34,8 vs 14,1 % ; p < 0,0001). La survie des greffons rénaux était similaire dans les 2 groupes. La survie des patients était inférieure dans le groupe PHV (HR = 2,72 ; IC95 : 1,57-4,71 ; p = 0,0004). Contrairement à la présence d’une valve biologique, la présence d’une valve mécanique était un facteur de risque indépendant de mortalité (HR = 2,89 ; 1,68-4,97 ; p = 0,0001), tout comme l’âge du receveur, les antécédents de diabète et de maladie cardiaque et la durée de dialyse prétransplantation. Les décès consécutifs à des infections ou à des hémorragies étaient plus fréquents chez les patients porteurs de valves mécaniques.
En conclusion, la présence d’une valve cardiaque mécanique au moment de la transplantation rénale, mais pas d’une valve biologique, est un facteur de risque indépendant de mortalité après transplantation rénale. Cette étude apporte des informations utiles pour le choix du type de prothèse cardiaque chez les patients dialysés candidats à une transplantation rénale ainsi que pour l’évaluation prégreffe des patients porteurs de valves cardiaques.