RELEVANCE : échec ou succès ?

Les résultats de l’étude RELEVANCE étaient attendus par l’ensemble de la communauté des hématologues tant la question posée − à savoir la suppression de la chimiothérapie − suscitait un intérêt, pour ne pas dire un engouement…

Cette étude internationale, promu par le LYSA, a inclus 1 030 patients en Europe et aux États-Unis. Les patients souffraient tous d'un lymphome folliculaire symptomatique et recevaient soit le traitement standard (R-chimiothérapie : R-CHOP [72 %], R-bendamustine [23 %], R-CVP [5 %] suivi d’un entretien par rituximab), soit l’association R + lénalidomide (R2) avec une phase d’association puis un traitement d’entretien par rituximab. Il y avait 2 objectifs principaux : le taux de RC/RCu et la SSP à 30 mois.
Avec un suivi de 3,9 mois, aucune différence n’apparaît entre les 2 bras en termes de taux de RC/RCu (48 % pour R2 et 53 % pour R-chimiothérapie) et de SSP (77 % pour R2 versus 78 % pour R-chimiothérapie).
Dans cet essai de supériorité, les investigateurs n’ont pas montré un avantage à l’utilisation de R2 en lieu et place de R-chimiothérapie. Il est donc peu probable que cette association R2 soit enregistrée en première ligne. Pour autant, et même si les profils de toxicité sont différents, qui ne serait pas tenté d’éviter l’usage de la chimiothérapie chez ces patients pour des résultats qui semblent identiques. Cette question ne devrait pas manquer d’animer nos débats et réunions de concertation !

L’association R2 n’est pas supérieure au traitement standard (R-chimiothérapie) dans le lymphome folliculaire en première ligne.