Les dépôts tumoraux : un facteur pronostique injustement ignoré

Les dépôts tumoraux sont des amas de cellules tumorales localisés dans la graisse péricolique, sans structure ganglionnaire identifiée. Ils sont observés dans 20 % des cancers du côlon. La classification AJCC TNM 7 et 8 catégorise ces dépôts tumoraux en N1c, mais uniquement lorsqu’il n’y a pas d’atteinte ganglionnaire par ailleurs. Par conséquent, on ne connaît pas la valeur pronostique des dépôts tumoraux chez les patients N+. L’étude présentée a analysé les survies de l’étude IDEA France (FOLFOX adjuvant 3 versus 6 mois) [1] en fonction de la présence ou non de ces dépôts tumoraux, à partir des comptes-rendus anatomopathologiques. Première constatation : si on considère ces dépôts comme “un ganglion atteint de plus”, 2,4 % de la population des N1 passent en N2, et ont une survie sans maladie (SSM) similaire à celle des patients anciennement N2. Deuxièmement, la présence de dépôts tumoraux chez les patients ayant déjà une atteinte ganglionnaire constitue un facteur pronostique péjoratif de récidive. 

Les auteurs suggèrent donc qu’il faudrait prendre en compte l’existence de dépôts tumoraux chez les patients de stade III. L’analyse de patients sous CAPOX serait particulièrement intéressante car elle pourrait permettre de ne pas risquer de faire seulement 3 mois de chimiothérapie à un patient à plus haut risque de récidive. 

Référence

1. André T et al. J Clin Oncol 2018.