55e Congrès américain en oncologie clinique
Chicago, 31 mai - 4 juin 2019
Envoyer à un confrère
Merci de saisir l’e-mail de votre confrère :
Irinotécan et radiothérapie dans les cancers du rectum : une étude de phase III
À côté des fluoropyrimidines, seul l’oxaliplatine a été largement évalué en association avec la radiothérapie néoadjuvante dans le cancer du rectum, avec (l’in)succès que l’on connaît. Une étude de phase III chinoise a le mérite d’évaluer l’apport de l’irinotécan dans cette situation. Des patients atteints d'un adénocarcinome du rectum localement avancé T3-T4 et/ou N+ situé à moins de 10 cm de la marge anale ont été randomisés entre une association classique capécitabine + radiothérapie 50 Gy suivie d’un cycle de capécitabine + oxaliplatine avant une chirurgie TME et une association capécitabine à dose réduite (1 250 mg/m2/j) avec de l’irinotécan hebdomadaire (65-80 mg/m2) suivie également par un cycle de capécitabine + irinotécan avant chirurgie. L’objectif principal de l’étude était d’améliorer le taux de réponse complète histologique (RCp) de 12 à 25 %. Un génotypage de l’UGT1A1 était systématiquement réalisé pour éliminer les patients intolérants à l’irinotécan. Au total, 360 patients ont été inclus. L’objectif principal a été atteint, puisque le taux de RCp a été de 33,8 % dans le bras irinotécan, contre 17,5 % dans le bras contrôle (p = 0,001). Ce taux de RCp était corrélé au nombre de cycles d’irinotécan reçus. La tolérance a, en revanche, été significativement moins bonne (diarrhée 13,5 versus 1,7 %, leucopénie 25,3 versus 3,4 %, neutropénie 19,7 versus 1,7 % ; p < 0,0001). Le type d’intervention et les complications postopératoires n’ont pas été différents entre les 2 groupes.
Ces premiers résultats sont encourageants mais devront être confirmés dans le futur. L’augmentation du taux de stérilisation de la pièce opératoire se traduira-t-elle par une amélioration du taux de contrôle local, de la survie sans récidive, voire de la survie globale ? À suivre…