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Chirurgie des cancers œsogastriques : de moins en moins invasive

D’après Ryu KW et al., abstr. 4510 et Verstegen M et al., abstr 4509, actualisés

Laparoscopie avec recherche du ganglion sentinelle, une alternative dans les cancers superficiels de l’estomac ?

La chirurgie laparoscopique du cancer gastrique présente l'avantage potentiel de réduire la morbidité postopératoire et le temps d’hospitalisation (Quan Y et al. Gastric Cancer 2016). Si elle peut s’avérer délicate en cas de curage ganglionnaire étendu ou pour les anastomoses digestives en cas de gastrectomie totale, elle s’inscrit comme une option en cas de tumeur superficielle (Hyung WJ et al. Gastric Cancer 2019), alors que la laparotomie est considérée comme à privilégier en cas de suspicion d’atteinte ganglionnaire.

L’essai randomisé multicentrique SENORITA (abstr. 4510) était une étude de non-infériorité évaluant l’intérêt, pour le traitement chirurgical des cancers superficiels de l’estomac (cT1N0M0 < 3 cm), de la chirurgie par laparoscopie guidée par la recherche du ganglion sentinelle par rapport à la gastrectomie laparoscopique standard avec curage ganglionnaire D1+ ou D2. Le critère principal de jugement était le taux de survie sans maladie à 3 ans.

Au total, 580 patients ont été randomisés (288 dans le bras expérimental, 292 dans le bras contrôle). Le taux de survie sans maladie à 3 ans était respectivement de 91,8 et 95,5 % (HR = 1,901 ; IC95 : 0,911-3,967). Le taux de survie spécifique de la maladie était comparable pour les 2 approches (99,1 versus 99,5 % ; p = 0,591).

Les auteurs concluent que la laparoscopie guidée par la recherche du ganglion sentinelle est une véritable alternative à la laparoscopie standard dans le traitement chirurgical des cancers superficiels de l’estomac. Cependant, la borne supérieure de l’intervalle de confiance du hazard ratio était supérieure à la marge de non-infériorité définie (2,737). En outre, les patients traités par laparoscopie guidée par la recherche du ganglion sentinelle avaient recours de façon plus fréquente à la gastrectomie en cas de rechute de la maladie. En conclusion et malgré le nombre de patients inclus dans cette étude, la gastrectomie laparoscopique avec curage D1+ D2 reste le standard.

Œsophagectomie mini-invasive : anastomose intrathoracique ou cervicale ?

L’essai randomisé multicentrique ICAN (abstr. 4509) a comparé, chez 262 patients éligibles à une œsophagectomie mini-invasive (cancer de l’œsophage ou de la jonction œsogastrique Siewert I et II de stade cT1b-4a N0-3 M0), l’anastomose intrathoracique (Ivor Lewis, n = 130) à l’anastomose cervicale (McKeown, n = 132). Cette dernière était associée à un taux plus élevé de réintervention (31,7 versus 12,3 % ; p < 0,001), drainage pleural (21,1 versus 9,8 % ; p = 0,01), paralysie récurrentielle (7,3 versus 0 % ; p = 0,003), complications sévères (22 versus 10,7 % ; p = 0,02) et la durée d’hospitalisation était allongée (11,5 versus 10 jours ; p = 0,02). La mortalité était comparable dans les 2 groupes.

En conclusion, les résultats de cette étude sont en faveur de l’œsophagectomie mini-invasive par anastomose intrathoracique de type Ivor Lewis dans le traitement chirurgical des cancers de l’œsophage opérables.



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