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Doit-on adorer ADAURA ?

D'après Herbst R et al., abstr. LBA5, actualisé

La présentation d’ADAURA par R. Herbst en session plénière est l’un des moments importants de ce congrès. L’osimertinib administré en situation adjuvante est le premier traitement ciblé qui, dans un essai randomisé mondial, montre une amélioration statistiquement et cliniquement significative de la survie sans maladie chez les patients atteints d’un CBNPC avec mutation de l’EGFR de stade IB/II/IIIA après résection complète de la tumeur et chimiothérapie adjuvante, lorsque celle-ci est indiquée. L’osimertinib adjuvant va probablement modifier le standard de soins pour les patients atteints de CBNPC de stade IB à IIIA après une résection complète de la tumeur.

Cette étude est très certainement un vrai coup de force qu’il faut saluer, en effet c’est la première étude positive avec un traitement ciblé adjuvant, et l’impact du traitement est majeur. L’organisation d’une telle étude doit aussi être notée car il est difficile en situation adjuvante d’inclure des patients, le taux de refus est généralement plus important que dans les stades plus avancés, d’autre part, dans ce cas, il fallait aussi organiser l’analyse moléculaire de la tumeur. Les implications sont nombreuses : elles dépassent le simple fait de prescrire un médicament en adjuvant. Il va falloir maintenant évaluer les anomalies moléculaires chez tous les patients opérés, ce qui va augmenter d’un quart environ le nombre d’analyses à réaliser sur les CBNPC. Les questions sont nombreuses aussi pour comprendre pourquoi l’osimertinib a réussi là où d’autres avaient échoué : est-ce un effet de la molécule ? Est-ce un effet de la longue durée de traitement qui commence à ressembler au traitement oral postopératoire des tumeurs du sein ? L’avantage en termes de survie sans maladie va-t-il se traduire en avantage en survie globale ? Le traitement retarde-t-il la rechute ou y aura-t-il plus de guérisons ? Cet avantage va-t-il s’observer aussi dans d’autres anomalies mutationnelles et faut-il donc envisager des études ADAURALK et ADAUROS1 et ADAURET… jusqu’à ADAURANTRK qui sera très difficile à prononcer lors de sa communication à un prochain ASCO® ? L’avenir nous le dira mais clairement ADAURA sera le sujet de toutes les réflexions dans l’année à venir.


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