Désadaptation ou inadaptation de l'axe corticotrope en situation de burn out
- Le dosage en base des hormones du système corticotrope (cortisol, ACTH, SDHEA) ne permet pas l'évaluation de la non-adaptation de la réponse corticotropre au stress chronique qui conduit au burn out.
- Les tests dynamiques, de la réponse surrénalienne au moyen du tétracosactide et de la réponse corticotrope par le biais de l'exposition à un stress codifié (Trier Social Stress Test, TSST), permettent de distinguer des profils de réponse différents chez les témoins et chez les patients en burn out.
- La fonction des récepteurs des glucocorticoïdes (GR) est le point central de la régulation de l'adaptation au stress ; elle est déterminée de manière intrinsèque par les gènes des GR et de leur protéine chaperon FKBP5 (polymorphismes génétiques), mais peut être altérée par des modifications épigénétiques.
- Les tests à la dexaméthasone, à la dexaméthasone associée à la CRH (corticotropin-releasing hormone) et l'étude de la dexamethasone-induced gene expression sont les tests les plus sensibles de la sensibilité des GR.
- Les données sont en faveur d'une hypersensibilité des GR en situation de burn out. Cette hypersensibilité est à l'origine d'une désadaptation (si elle est acquise) ou inadaptation (si elle est préexistante) de la réponse corticotrope au stress chronique du burn out.
Liens d'interêts
R. Desailloud déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.
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Figure 1. Réponse de l’axe corticotrope à un stress aigu.

Figure 2. Boucle de rétroaction négative ultracourte du cortisol sur la sensibilité du GR. Le complexe protéique régulateur du GR se compose de HSP90, p23 et des cochaperons FKBP51 ou FKBP52 (codés par leurs gènes respectifs FKBP5 et FKBP4). Lorsque FKBP51 est lié au GR, le récepteur a une faible affinité pour le cortisol ; lorsque le cortisol se lie au GR, FKBP51 est échangé contre FKBP52, ce qui permet la translocation nucléaire du GR. Le GR se lie à l’ADN via les éléments de réponse GRE et induit la transcription de l’ARNm de FKBP5 et donc la production de FKBP51, constituant une boucle de rétroaction négative ultracourte sur la sensibilité des GR (d’après [4]).

Figure 3. Schématisation des réponses du cortisol dans les situations de burn out en base et aux différents tests.

Sensibilité GR | Taux d’ACTH/CRH | Cortisol | Test à la dexaméthasone | Situation clinique |
---|---|---|---|---|
Élevée (ou hypersensibilité) |
Plutôt bas | Bas | Freinage plus efficace : cortisol plus freiné | Stress post-traumatique [15] |
Basse (ou désensibilisation/résistance) | Plutôt élevé | Élevé | Freinage moins efficace : cortisol moins freiné | Dépression sévère [16] |
Sensibilité CRHR | Taux d’ACTH | Cortisol | Test CRH | Situation clinique |
---|---|---|---|---|
Élevée (ou hypersensibilité) |
Plutôt élevé | Élevé | Stimulation hypophysaire plus efficace | nd |
Basse (ou résistance) | Plutôt bas | Bas | Stimulation hypophysaire moins efficace | Dépression sévère |
nd : non déterminé.
Sensibilité GR | ACTH-CRH | Cortisol | Test dexaméthasone |
---|---|---|---|
Élevée | < témoins | > témoins | Freinage plus efficace : cortisol plus freiné |
Basse | > témoins | > témoins | Freinage moins efficace : cortisol moins freiné |