Dossier

La lutathérapie : qui ? quand ? comment ?

  • La lutathérapie ou radiothérapie interne vectorisée au lutécium 177 est un traitement anticancéreux en plein essor dans le domaine des tumeurs endocrines surexprimant les récepteurs de la somatostatine et notamment fixant l'111-indium-pentétréotide à l'Octréoscan® ou le 68Ga-DOTA-TOC en TEP-TDM. Actuellement en France, son indication est validée et remboursée seulement pour les patients avec une tumeur neuroendocrine (TNE) de l'intestin grêle, bien différenciée de grades 1 et 2, sécrétante ou non, métastatique, progressive malgré les analogues de la somatostatine, ou non progressive mais avec un fort volume tumoral hépatique. Pour les TNE pancréatiques, bien différenciées et progressives, la lutathérapie est possible en 4e ligne, après échec ou intolérance des analogues de la somatostatine, d'une ligne de chimiothérapie et d'une ligne de thérapie ciblée à condition de trouver une source de financement. La tolérance clinique est habituellement bonne avec une toxicité tardive principalement hématologique. Des études sont en cours pour mieux préciser la place et la toxicité de la lutathérapie chez les patients porteurs d'une TNE pancréatique.

Les tumeurs neuroendocrines (TNE) digestives sont des tumeurs rares ( 1 000 nouveaux patients/an en France) [1]. Néanmoins, leur prévalence estimée à 20 pour 100 000 habitants est en augmentation et compte tenu de leur longue survie, elles représentent actuellement la 2e cause de cancer digestif [2].Les TNE sont des tumeurs très hétérogènes dont le pronostic et le traitement varient en fonction de différentes caractéristiques (tableau), et qui doivent être précisées avant toute discussion concernant un patient.La survie globale des patients dépend de la différenciation, du grade OMS de la TNE…

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Liens d'intérêt

M. Haissaguerre déclare avoir des liens d’intérêts avec AAA et Ipsen.