Dossier

Médicaments et fonction thyroïdienne : des interactions complexes

  • De nombreux médicaments peuvent interférer avec la synthèse, la sécrétion, le métabolisme ou la régulation hypothalamohypophysaire des hormones thyroïdiennes. Des effets ont été démontrés avec des médicaments anciennement utilisés, et il n'est pas évident, faute de données, de savoir si l'effet est un effet molécule ou un effet de classe.
  • L'effet clinique est parfois significatif, et il faut le connaître pour pouvoir proposer une prise en charge adaptée (bexarotène, sunitinib, sorafénib, inhibiteurs de l'absorption intestinale, estrogènes), mais il est le plus souvent négligeable chez le patient euthyroïdien.
  • L'impact de ces médicaments ne doit pas être ignoré chez les patients hypothyroïdiens frustes qui peuvent évoluer vers l'hypothyroïdie franche et chez les patients hypothyroïdiens traités, afin de contrôler et d'adapter le traitement par lévothyroxine lors de leur introduction.
  • Il faut connaître l'impact de ces médicaments pour interpréter les bilans thyroïdiens qui ont été faits lors de leur introduction et envisager un contrôle avant d'instaurer un traitement ou des explorations complémentaires, l'effet de nombreux médicaments étant transitoire, et l'adaptation de l'axe hypothalamohypophysaire permettant le retour à l'équilibre.

L'évaluation de la fonction thyroïdienne est maintenant réalisée de manière courante, et concerne de nombreux patients recevant un traitement pour d'autres pathologies. Les effets potentiels des médicaments sur la fonction hypophysothyroïdienne, sur le métabolisme ou sur l'action cellulaire des hormones thyroïdiennes (HT) sont multiples. De nombreux médicaments ont plus d'un mécanisme d'action, et l'explication des anomalies observées n'est pas toujours connue. L'action de ces médicaments est le plus souvent transitoire, et l'adaptation de la fonction…

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