Biologie du lymphome de Hodgkin : de la cellule de Reed-Sternberg à l'ADN circulant
Les bases de l'oncogenèse du lymphome de Hodgkin dans sa forme classique (LHc) sont complexes, faisant intervenir de manière indissociable le microenvironnement tumoral et les caractéristiques intrinsèques de la cellule de Reed-Sternberg (cellule de RS). Le LHc résulte d'une dérégulation de plusieurs fonctions biologiques fondamentales du lymphocyte B au sein du centre germinatif telles que la voie NF-κB ou la voie JAK/STAT. Malgré la rareté de la cellule de RS dans le tissu tumoral, de nouvelles techniques permettent l'analyse de l'ADN circulant et offrent l'opportunité de mieux caractériser ce lymphome sur le plan génétique. La pertinence clinique d'une telle approche dans la stratégie thérapeutique reste encore toutefois à être démontrée.
Liens d'interêts
F. Jardin déclare avoir des liens d’intérêts avec Roche, Celgene, Janssen, Servier et Gilead.
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Figure 1. Voies biologiques altérées dans la cellule de RS et interactions cellulaires avec le microenvironnement.Plusieurs voies biologiques sont altérées dans la cellule de RS. Ces altérations sont associées à des signaux de survie provenant des différents constituants du microenvironnement : éosinophiles et mastocytes via la signalisation CD30-CD30L, lymphocytes Th CD4+ par les interactions CD40/CD40L, HLA-II/TCR. Les cellules T CD8+ cytotoxiques sont inhibées par l’interaction PD-1/PD-L1, la sécrétion de TGFβ, galectine 1 et IL-10 par les cellules de RS et l’action des lymphocytes T régulateurs qui sécrètent également l’IL-10. Les chimiokines TARC, CCL5 et CCL22 contribuent à la composition du microenvironnement (1, 9, 10).

Figure 2. Implication de la voie JAK2/STAT6 dans la cellule de RS.Sous l’action de cytokines sécrétées par les cellules du microenvironnement, principalement l’IL-21 et l’IL-13, la voie JAK2/STAT6 est activée. STAT6 agit comme facteur de transcription et peut conduire notamment à une expression de PD-L1. De nombreuses anomalies génétiques contribuent à activer la voie : mutations inactivatrices des inhibiteurs PTPN1 et SOCS1, gain de copies de JAK2, mutations activatrices de STAT6, mutations de XPO1, qui permet le transport du noyau vers le cytoplasme (1, 4, 5, 8).

Figure 3. Exemple d’un patient atteint d’un LHc avec mutation du gène ITPKB détectée dans le plasma.La VAF (fréquence allélique du variant) est de 10,6 % avant tout traitement, devient nulle après l’obtention d’une rémission complète puis redevient positive lors de la rechute visible sur la TEP. (Données Inserm U1245, département d’hématologie clinique, centre Henri-Becquerel, Rouen.)
