Dossier

Inégalités sociales et leucémie aiguë myéloïde : quels en sont les déterminants et l'impact sur le pronostic des patients en France ?

  • Les leucémies aiguës myéloïdes (LAM) sont des affections relativement rares mais de très mauvais pronostic. Des progrès sont apparus récemment grâce à l'amélioration des examens de cytogénétique et de biologie moléculaire et à l'accès à des molécules innovantes. Néanmoins, les résultats positifs sur la survie ne concernent qu'une minorité de patients d'un âge plus jeune, et le pronostic des patients de plus de 65 ans ne s'est que peu amélioré. Ainsi, les progrès réalisés ces dernières années ne profitent pas à tous, et la très grande majorité des patients décèdent dans les 2 à 3 ans après le diagnostic. Dans la prise en charge des patients, outre le traitement proprement dit, interviennent des facteurs socioéconomiques qu'il convient d'identifier pour les corriger. Le rôle de ces facteurs est souvent suspecté, mais, pour qu'il soit confirmé, il est impératif de travailler sur de très grandes séries de patients. Un projet d'envergure est actuellement conduit sur les déterminants de la survie des patients atteints de LAM sur le territoire français entre 2012 et 2019. Les retombées en termes de santé publique seront importantes, puisqu'elles donneront aux décideurs des politiques de santé des éléments pour orienter les choix à faire pour améliorer la prise en charge de ces patients.

En 2018, le nombre de nouveaux cas de leucémies aiguës myéloïdes (LAM) en France était estimé à 3 428, dont 1 787 chez l'homme (52 %) [1]. Cette pathologie touche majoritairement les sujets âgés, avec une incidence en augmentation après 50 ans et un âge médian au diagnostic de 69 ans chez l'homme. La classification de l'OMS de 2017 définit les LAM selon 23 codes morphologiques distincts et individualise désormais les LAM avec mutation des gènes NPM1 ou FLT3 [2]. Des progrès importants dans la prise en charge de ces pathologies ont été réalisés grâce à une meilleure connaissance de la maladie et…

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Liens d'intérêt

M. Mounier déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.

M. Maynadié n’a pas précisé ses éventuels liens d’intérêts.