Dossier

Pronostic du myélome multiple : facteurs de haut et de très haut risque

  • La survie des patients atteints de myélome multiple a connu une amélioration indéniable au cours de ces 2 dernières décennies, notamment grâce l'arrivée de nouvelles molécules. Pourtant, un sous-groupe de patients dits de haut risque, voire de très haut risque, continue aujourd'hui de représenter un besoin médical non couvert. Quels sont les facteurs induisant une rechute et un décès précoces ? Ils sont multiples ! Les facteurs liés au patient, tels que l'âge, en particulier le performance status, conservent une place majeure. Les anomalies cytogénétiques de haut risque ont un poids considérable, en particulier la del(17p) quand elle est présente dans la majorité des plasmocytes. Pour établir correctement le risque cytogénétique d'un patient, on doit analyser ces anomalies dans leur ensemble afin de prendre en compte la pondération qu'il convient de leur donner et la nature de leurs interactions. Le score de l'Intergroupe francophone du myélome permet ainsi de définir simplement un sous-groupe de 15 à 20 % de patients de haut risque. En dehors de la mutation de TP53, les données de séquençage n'ont, pour l'instant, pas permis d'identifier les mutations de haut risque du myélome, tâche rendue compliquée par leur diversité et leur faible récurrence. Enfin, le risque est une notion dynamique, et la réponse au traitement peut modifier le pronostic initial. Une maladie résiduelle qui reste positive après traitement est associée à une survie sans progression et à une survie globale plus courtes qu'une maladie résiduelle indétectable, en particulier si celle-ci est maintenue dans le temps.

Grâce à l'amélioration des stratégies thérapeutiques et à l'arrivée de nouvelles classes de médicaments (inhibiteurs du protéasome, immunomodulateurs, anticorps monoclonaux), ces 2 dernières décennies ont été le témoin d'un allongement très significatif de la survie des patients atteints de myélome multiple (MM). Pourtant, alors que certains patients sont indemnes de maladie plus d'une dizaine d'années après le diagnostic – parmi lesquels une minorité est probablement guérie –, d'autres continuent à mourir en quelques mois. Parallèlement, les facteurs pronostiques du MM ont aussi évolué, d'une…

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J. Corre et H. Avet-Loiseau déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec cet article.