Combinaison de chimiothérapies et d'inhibiteurs de points de contrôle immunitaire dans les cancers du rein et de la prostate
Toutes les tumeurs urologiques ne répondent pas de façon identique aux nouvelles immunothérapies. Le cancer de la prostate, qui est une tumeur chimiosensible, ne répond que très faiblement aux inhibiteurs des points de contrôle immunitaire. Les données récentes concernant les mécanismes de résistance intrinsèque de ces tumeurs aux immunothérapies et les résultats préliminaires d'études démontrant une activité synergique de certaines combinaisons d'immunothérapies et d'agents cytotoxiques suscitent de nombreux espoirs, et les résultats des essais cliniques en cours avec ces combinaisons sont attendus avec impatience. Dans le cancer du rein à cellules claires, les anti-PD-1, les anti-PD-L1 et les anti-CTLA-4 ont donné des résultats intéressants seuls ou en combinaison. Malheureusement, cette activité n'est observée que pour une sous-population dont les caractéristiques clinicobiologiques sont en train d'être explorées. Pour les autres patients, aucune proposition n'a été faite, ni en monothérapie ni en association, et les cliniciens sont dans l'attente de nouvelles pistes. L'association du fluorouracil à un anti-PD-L1, dont les premiers résultats précliniques montrent des effets synergiques in vivo, pourrait en être une.
Liens d'interêts
N. Houédé déclare ne pas avoir de liens d’intérêts en relation avec l’article.
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Figure. Rôle de la voie cGAS-STING dans l’immunité antitumorale, d’après Chen Q et al. [8].

Chimiothérapie | Effets sur PD-(L)1 |
---|---|
Paclitaxel | Promeut la présentation des antigènes tumoraux en régulant à la hausse les antigènes tumoraux et les molécules du MHC de classe l Augmente I’expression de PD-L1 à la surface des cellules (lignées cancéreuses ovariennes) Augmente I’effet antitumoral couplé au blocage de PD-L1 Augmente la proportion d’infiltration de lymphocytes T CD8+ dans la tumeur (modèle de cancer du sein triple-négatif) Régulation à la hausse des macrophages associés à la tumeur Augmente le niveau de PD-L1 via une signalisation NF-κB, facilitant l’accumulation de lymphocytes CD8+ au sein de la tumeur et entraînant une réactivation immunitaire |
Docétaxel | Sa combinaison avec les platines et le fluorouracil induit l’expression de PD-L1 (patients atteints de cancers de la tête et du cou) Augmente Ia positivité PD-L1 des cellules immunitaires infiltrant la tumeur et la densité des lymphocytes CD8+ Inhibe l’expression de PD-L1 dans les lymphocytes T par activation de la voie STAT3 |
NE-DHA-SBT-1214 (une prodrogue de taxoïde sous forme de nanoémulsion) |
Augmente l’expression de PD-L1 dans un modèle de cancer du pancréas La combinaison avec un anti-PD-L1 augmente l’infiltration des lymphocytes CD8+ et l’effet thérapeutique |
Éribuline | Diminue l’expression de PD-1 et de PD-L1 et augmente l’expression des CD8 chez les patients répondeurs (cancer du sein) |
Identifiant | Nom de l’étude | Phase | Stade | Traitements | Objectif principal | Promoteur | Rayonnement |
---|---|---|---|---|---|---|---|
NCT03834506 | Keynote 921 | III | CPRCm naïfs | Docétaxel ± pembrolizumab | Survie globale, survie sans progression radiologique | Merck | International |
NCT03879122 | PROSTRATEGY | ll/lll | CPRCm | Docétaxel ± nivolumab | SOGUG | Espagne | |
+ 1 bras (ipilimumab (× 2) puis docétaxel (× 3)) 2 fois puis ipilimumab (× 24 max.) | |||||||
NCT04126070 | II | CPHSm | Docétaxel + nivolumab + déprivation androgénique | Réponse biologique complète | Dana-Farber Cancer Institute | États-Unis | |
NCT03518646 | l/ll | Toute tumeur réfractaire | Durvalumab + trémélimumab + vinorelbine métronomique | DMT | Unicancer | France | |
NCT00050596 | II | CPRCm naïfs | Docétaxel ± ipilimumab | Tolérance, efficacité | BMS | États-Unis |
CPRCm : cancers de la prostate résistants à la castration métastatiques ; CPHSm : cancers de la prostate hormonosensibles métastatiques ; DMT : dose maximale tolérée ; SOGUG : Spanish Oncology Gyneco Urology Group.