Éditorial

Toxicité des immunothérapies


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L'immunothérapie des cancers est en plein développement. Les anticorps monoclonaux anti-CTLA-4 et anti-PD-1 sont des inhibiteurs des points de contrôle immunologique (IPCI). Ils ont amélioré le pronostic de nombreuses tumeurs malignes, au premier rang desquelles les hémopathies, le mélanome, le cancer du poumon non à petites cellules, le cancer du rein et du tractus urinaire. Cependant, les IPCI sont à l'origine d'effets indésirables immunomédiés. Certaines complications bien que rares sont le plus souvent fatales : les myocardites et troubles du rythme, les neuropathies, d'autres sont moins inquiétantes (cutanées, digestives, endocriniennes) mais plus fréquentes et ont un retentissement sur la vie du patient avec parfois des séquelles chroniques pouvant altérer la qualité de vie.

La plupart de ces toxicités sont de faible grade et ne nécessitent pas d'interrompre l'immunothérapie, mais leur prise en charge optimale est indispensable du fait de leur impact non négligeable sur la qualité de vie. Le recours à la corticothérapie est essentiel, de façon à stopper le processus d'induction d'une auto-immunité dirigée contre le soi du patient.

Avec le développement de nouvelles immunothérapies (anti-LAG2, anti-TIM-3, etc.), les traitements associés à la chimiothérapie et les thérapies ciblées, de nouvelles toxicités vont apparaître et une prise en charge multidisciplinaire est essentielle.

Connaître l'ensemble des toxicités que le patient traité par des immunothérapies peut présenter est indispensable. La connaissance et la rapidité d'action clinique sont primordiales afin de ne pas passer à côté d'une situation susceptible de devenir critique. Ce dossier doit être un livre de chevet pour tous les cliniciens qui prescrivent et administrent des molécules d'immunothérapie.

Très bonne lecture !



Liens d'intérêt

S. Oudard déclare avoir des liens d’intérêts avec Janssen, Astellas, Sanofi, Bayer, BMS, MSD, Merck, Novartis et Roche.