Dossier

Détournement et mésusage du sulfate de morphine en France : état des lieux

Depuis plusieurs années, le sulfate de morphine, particulièrement le Skénan®, est détourné de son usage. On peut distinguer deux profils d’usagers : ceux qui en abusent et ceux qui le consomment comme traitement de substitution aux opiacés. Autres caractéristiques de son mésusage : son injection par voie intraveineuse et de fortes quantités injectées quotidiennement.

Ce sujet, sensible, mérite qu’on s’y attarde afin de mettre en place des mesures efficaces visant à limiter ce mésusage, qui peut être non seulement à l’origine de complications sévères et d’overdoses, mais aussi de primo-dépendances. 


Cet article présente donc une mise au point des données récentes (période 1996-2013) concernant l’usage détourné du sulfate de morphine en France.


Le sulfate de morphine (Skénan®, Moscontin®, Actiskénan®, Oramorph®, etc. ) est indiqué dans le traitement des douleurs persistantes, intenses ou rebelles aux autres analgésiques, en particulier celles d’origine cancéreuse. Classé comme stupéfiant, il en suit donc la réglementation : prescription du nombre d’unités thérapeutiques par prise, du nombre de prises et du dosage entoutes lettres ; prescription limitée à 28 jours sur ordonnance sécurisée ; renouvellement interdit ; chevauchement interdit, sauf mention expresse du prescripteur, répondant…

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