Mise au point

Enfin un consensus européen pour les traitements agonistes opioïdes et peut-être un langage commun !

S'agissant du traitement de l'addiction aux opiacés, les médicaments opioïdes prescrits sur le long terme sont encore qualifiés de “traitements de substitution aux opiacés” et parfois considérés comme le “remplacement d'une drogue dite illégale par une drogue dite légale”. C'est une des raisons pour laquelle des régimes spéciaux d'autorisation, appliqués en sus des procédures ordinaires d'homologation du médicament et de supervision des professionnels, ont été introduits, avec pour effet d'entraver l'accès au traitement. Afin de guider les pays dans leurs efforts de modernisation de ces règlementations, le Groupe Pompidou a mandaté un comité d'experts de la santé et du droit, dont les recommandations viennent d'être publiées. La France comptait en 2015 l'un des niveaux de prescription de traitements agonistes opioides par habitant le plus élevé d'Europe, avec un accès facilité par la possibilité donnée à tout médecin de prescrire de la buprénorphine à haute dose prise en charge par l'Assurance maladie. Des marges d'amélioration pour l'accès au traitement existent et il reste à trouver un langage commun plus moderne, neutre, précis et non stigmatisant, notamment en ce qui concerne le remplacement des termes TSO, MSO et stupéfiants par traitement, médicaments agonistes opioïdes et médicaments (placés) sous contrôle.


Depuis 2005, la méthadone et la buprénorphine figurent sur la Liste modèle de médicaments essentiels (LME) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dès lors, pour respecter le droit fondamental à la santé, chaque pays devrait en garantir la dispo­nibilité effective. Pour que ces médicaments soient déployés de façon adéquate, ils doivent s'insérer dans un cadre réglementaire approprié. Celui-ci détermine tant le degré d'accès que la qualité de la mise en œuvre du traitement. Pourtant, si l'efficacité et les bénéfices de ces médicaments ont été largement démontrés par des études cliniques…

L’accès à la totalité de l’article est protégé




Liens d'intérêt

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.