Entretien / Interview

Un engagement professionnel pluriel
Un entretien avec le Dr Jean-Michel Piquet

  • Le hasard des circonstances, a fait que mon engagement professionnel a presque toujours été double, orienté à la fois vers la psychiatrie et vers la prise en charge des patients toxicomanes, puis l'addictologie.”
  • Jean-Michel Piquet vient de faire paraître un manuel pratique d'entretien motivationnel complet et accessible à tous (1), fruit de son expérience clinique et de formateur. Il nous a fallu insister pour le “motiver” à répondre à nos questions car il ne recherche pas les sunlights ! Il fait partie des acteurs du champ de la toxicomanie depuis le début des années 1980. Acteur discret et rigoureux mais toujours pertinent, intervenant lors des rencontres de l'Association nationale des intervenants en toxicomanie, de synapse, de la Société française d'alcoologie ou de la Fédération française d'addictologie, dont il est membre. C'est le hasard des circonstances, dès le début de sa formation, qui a fait que son engagement professionnel a presque toujours été double, orienté à la fois vers la psychiatrie et vers la prise en charge des patients toxicomanes, puis l'addictologie lorsque ce terme s'est imposé au début des années 2000. Il a consacré sa thèse aux “troubles du langage dans la schizophrénie” et ensuite, en 1979, son mémoire de spécialité à “l'hospitalisation des patients toxicomanes dans un service de psychiatrie générale”. Lors de son clinicat dans le service de psychiatrie du CHU de Lille, il a la responsabilité de la première unité pour l'accueil des premiers toxicomanes qui avaient besoin d'une hospitalisation. Il a ensuite assuré, de 1980 à 2013, celle d'un secteur de psychiatrie au sein duquel il a individualisé une unité d'hospitalisation pour les personnes dépendantes. En parallèle, depuis 1981, il est responsable médical d'un centre thérapeutique résidentiel, d'un service d'appartements thérapeutiques, et médecin consultant d'un centre de soin, d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) au sein de l'association Le Cèdre Bleu dans la métropole lilloise. Il est formateur en entretien motivationnel et membre de l'Association francophone de diffusion de l'entretien motivationnel (2).

Que retenez-vous de ce double engagement ?Ce double engagement, même s'il n'a pas toujours été facile, a été pour moi une source précieuse d'enseignements. Je pense qu'il m'a permis, en particulier, de mieux comprendre les réticences que la psychiatrie a pu avoir à prendre en charge les problématiques addictives, d'être à la fois acteur et témoin de certains moments forts de l'évolution de la prise en charge des personnes dépendantes et de mieux percevoir l'intérêt et la pertinence de l'entretien motivationnel dès que j'en ai pris connaissance.Comment expliquez-vous les réticences de la psychiatrie…

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