Dossier

Thérapie cellulaire de l'insuffisance cardiaque

  • La thérapie cellulaire fait aujourd'hui l'objet de multiples essais cliniques dans l'insuffisance cardiaque chronique. La question principale est de savoir comment en faciliter la diffusion en clinique courante. Pour que ce pas soit franchi, il nous semble important que soit d'abord pleinement validée l'hypothèse que les cellules greffées agissent essentiellement en libérant des facteurs qui activent des voies endogènes de réparation tissulaire. Une confirmation de ce mécanisme aurait en effet 3 conséquences essentielles en termes d'applications pratiques : - l'utilisation de cellules commises vers un lignage cardiaque, car, même dans le cas de cette action essentiellement paracrine, ce phénotype semble être le plus fonctionnellement efficace ; - l'optimisation de la rétention initiale des cellules, préférée à celle de leur survie à plus long terme, afin qu'elles soient présentes dans le tissu greffé pendant une durée suffisamment longue pour pouvoir libérer les facteurs sous-tendant leur action ; - le recours à des cellules allogéniques, dérivées de banques dûment qualifiées, dont il conviendrait alors non plus d'éviter mais seulement de retarder le rejet dès lors que l'objectif principal n'est plus l'enracinement permanent des cellules transplantées dans le myocarde receveur.
  • En poussant l'hypothèse paracrine, l'objectif, à terme, pourrait être d'utiliser les cellules uniquement pour produire ces facteurs et de n'administrer au patient que ce sécrétome. La chaîne de production deviendrait alors proche de celle d'un médicament biologique, qui trouverait sans doute ainsi plus facilement sa place au sein des traitements de l'insuffisance cardiaque.

Une méta-analyse récente colligeant 31 essais randomisés de thérapie cellulaire chez 1 521 patients souffrant d'insuffisance cardiaque rapporte un bénéfice net de cette approche en termes de capacité à l'effort, de fraction d'éjection ventriculaire gauche et de qualité de vie. Cette conclusion optimiste mérite d'être nuancée à la lumière de 2 facteurs : la méthode employée pour évaluer la fonction cardiaque et le caractère aveugle ou non de l'essai. En effet, une autre méta-analyse, à peine plus ancienne, a elle aussi conclu au bénéfice de la thérapie cellulaire,…

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