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Ils sont marrants ces Américains !
Dans ma CROI virtuelle, avec mon badge virtuel et mon jetlag virtuel, l’analyse de l’abstract-book peuple mes nuits et chasse le coronavirus de ma tête.
Un instant tout au moins. Il n’y a pas d’analogie à faire, bien sûr, entre le début des années 80 avec le VIH, et l’année 2020 avec le Covid-19. Ce serait indécent. Il n’empêche, certains rapprochements peuvent être faits : gérer la peur, l’absence de modélisation, d’immunité protectrice, l’absence de traitement et le flot des fake news.
La lecture de l’abstract-book de la CROI permet toujours de déceler quelles sont les tendances, en tout cas quantitativement. La PrEP se porte de mieux en mieux avec 99 abstracts, les réservoirs remontent très fortement avec 46 abstracts, l’hépatite C malgré l’éradication à venir se comporte pour le mieux avec 56 abstracts, par contre la CROI n’est pas encore devenue la conférence des IST que l’on pressentait l’année dernière avec un modeste niveau, voire un repli, avec seulement une quinzaine d’abstracts. Par ailleurs très peu de communications orales sur les IST. Un poster a attiré ce jour mon attention plus qu’un autre, le poster 1006 sur l’implémentation de la PrEP à la demande dans un large système de santé intégré. Évidemment, il s’agit des États-Unis. L’Amérique aime bien ce qui a été fait ailleurs, comme dans l’essai ANRS-IPERGAY. Donc, plusieurs institutions de San Francisco, dont le fameux centre KAISER, ont démarré en février… 2019, soit exactement 3 ans après la publication des résultats de l’essai ANRS IPERGAY dans le New England Journal of Medicine, une offre optionnelle de schéma à la demande de type 2-1-1. Au total 279 “patients” (ce sont des PrEPeurs) ont été inclus avec 99 % de HSH et 76 % qui avaient déjà de la PrEP en continu auparavant. Les conclusions des auteurs sont que cette offre est une alternative “désirable” dans les 2 applications anglophone et francophone. Ils n’ont relevé que 6 % de problèmes d’observance et aucune contamination nouvelle par le VIH. Donc bonne nouvelle, le schéma à la demande est désormais validé après IPERGAY et l’OMS par les Californiens.
Même constatation pour le poster 3197, venu cette fois-ci d’une autre équipe particulièrement investie, celle de EPIC en Australie (Nouvelle-Galles). Cette fois, il s’agissait , dans une cohorte de 5 868 participants sous PrEP, d’analyser les facteurs de risque d’atteinte rénale dans un modèle de Cox mais uniquement sur la clairance rénale (eGFR). En analyse multivariée, comme cela a été montré dans IPERGAY, mais aussi aux JNI de Saint-Malo, une altération de la fonction rénale apparaît surtout après 2 ans de PrEP chez les personnes les plus âgées (≥ 50 ans) et chez ceux ayant une atteinte rénale préexistante (clairance de la créatinine inférieure à 90 mL/mn).
Ils sont marrants ces Nord-Américains (suite), à chaque CROI, on sait que l’accès au traitement et, depuis peu, à la PrEP est socialement régulé chez eux, avec notamment un facteur de risque de non-acquisition pour les Afro-Américains. Mais (voir analyse de Valérie Pourcher), quand ils font des essais pour cette population, comme l'étude de phase 3 BRAAVE 2020 qui incluait des patients identifiés comme Noirs ou Afro-Américains, ils s’aperçoivent qu’on a les mêmes résultats d’efficacité que pour le reste de la population…
Enfin, en ce premier jour de vraie confrontation avec les données scientifiques de la CROI, on se demande si le comité de sélection n’a pas trouvé que les abstracts soumis par les équipes françaises étaient contaminés par le coronavirus. Peu, voire très peu, globalement, de présentations françaises. Et encore moins de Français dans l’importante communication orale #34 sur les résultats de ATLAS 2M (cabotégravir + rilpivirine) malgré la présence de 8 centres français. Quand on pense, par exemple, que les résultats de l’analyse du réservoir viral après un an de traitement intermittent 4/7 jours (oui, ça marche aussi dans le sperme !) de l’essai ANRS-QUATUOR se retrouvent réduits en poster (voir l’analyse ci-jointe). C’est un bien piètre hommage rendu à Jacques Leibowitch, le concepteur visionnaire et gourou du 4 jours sur 7, mort mardi 4 mars 2020 à l’âge de 77 ans. So sad.
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