Clinical Trials on Alzheimer’s Disease
San Francisco, 29 novembre-2 décembre 2022
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Quand la pression artérielle varie, les fonctions cognitives déclinent !
Plusieurs études récentes montrent que des variations de la pression artérielle lors de plusieurs consultations sont associées à une augmentation du risque de déclin cognitif. Une méta-analyse récente retrouve une augmentation de 25 % du déclin cognitif chez les patients avec une pression artérielle variable [1]. Les mécanismes évoqués impliquent une rigidité artérielle accrue ou des anomalies du baroréflexe à l’origine de troubles neurocognitifs d’origine vasculaire.
L’étude SPRINT est l’une des plus importantes études menées récemment dans le domaine de la prise en charge de l’hypertension artérielle [2]. Elle a inclus 9 361 sujets hypertendus sans démence randomisés en 2 groupes en fonction de l’objectif tensionnel visé : groupe standard PAS < 140 mmHg et groupe intensif PAS < 120 mmHg. Les résultats ont montré une réduction des événements cardiovasculaires de 25 % dans le groupe intensif (PAS < 120 mmHg). Une sous-analyse SPRINT-MIND a montré une réduction significative des troubles neurocognitifs modérés ou majeurs dans le groupe traitement intensif (OR = 0,85 (0,74-0,97) ; p = 0,01) [3].
L’étude présentée ce jour au CTAD est une sous-analyse de SRINT-MIND menée chez 2 348 participants dont l’objectif était d’analyser l’impact de la variabilité de la pression artérielle sur le fonctionnement cognitif après un suivi de 4 ans. Les fonctions cognitives étaient évaluées à l’aide d’un score composite évaluant des troubles neurocognitifs d’allure vasculaire : vitesse de travail (Trail Making Test parts A and B, Digit Symbol Coding), fonctions exécutives (Trail Making Test part B minus part A, Digit Span).
Les résultats montrent qu’une variabilité tensionnelle élevée entre différentes consultations est associée à un déclin de la vitesse de travail (β =–0,06 ; IC95 : [–0,12 ; –0,01] ; p = 0,03) et des fonctions exécutives (β =–0,09 ; IC95 : [–0,18 ; –0,001] ; p = 0,048) dans le groupe traitement standard mais pas dans le groupe traitement intensif. Ces résultats indiquent qu'une variation de pression artérielle est associée à un risque de déclin cognitif d'allure vasculaire. Ce risque disparaît lorsque les patients sont bien contrôlés (PAS < 120 mmHg) suggérant l'intérêt du traitement intensif pour réduire l'impact de la variabilité tensionnelle sur le déclin cognitif.
En pratique chez un hypertendu, des variations de pression artérielle entre chaque consultation doivent alerter sur le risque de troubles cognitifs vasculaires et justifient une attention particulière du contrôle tensionnel qui doit alors être le plus strict possible.
Références
1. de Heus R et al. Association Between Blood Pressure Variability With Dementia and Cognitive Impairment: A Systematic Review and Meta-Analysis. Hypertension 2021;78:1478-89.
2. SPRINT Research Group; Wright Jr J et al. A Randomized Trial of Intensive versus Standard Blood-Pressure Control. N Engl J Med 2015;373(22):2103-16.
3 SPRINT MIND Investigators for the SPRINT Research Group; Williamson F et al. Effect of Intensive vs Standard Blood Pressure Control on Probable Dementia: A Randomized Clinical Trial. JAMA 2019;321(6):553-61.