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Étude COMBO-IBD : 6-TGN/MTX et impact sur les concentrations des biothérapies
Chez les patients atteints de MICI, des taux plus élevés de 6-thioguanine nucléotide (6-TGN) et l'utilisation de méthotrexate ont été associés à des concentrations plus élevées d'infliximab (IFX) et à de meilleurs résultats cliniques. Ces associations n'ont pas été étudiées chez les patients traités par védolizumab (VDZ) et ustékinumab (UST). Les auteurs de cette étude (voir zoom du jour) ont cherché à évaluer la corrélation entre les niveaux de 6-TGN et l'utilisation du méthotrexate, et les taux résiduels d'IFX, de VDZ et d'UST, les anticorps antimédicaments (Ac) et les résultats cliniques/endoscopiques. Il s'agissait d'une étude prospective transversale incluant des patients atteints de MICI sous doses d'entretien standard et stables d'IFX, de VDZ ou d'UST en monothérapie ou en association avec une thiopurine ou du méthotrexate oral (12,5 ou 15 mg par semaine). Ont été recueillies les données cliniques, les niveaux de 6-TGN et de biomarqueurs (protéine C-réactive [CRP] et calprotectine fécale [FC]), l'indice de Harvey Bradshaw (HBI) et le score endoscopique SES-CD dans la maladie de Crohn, le score Mayo clinique partiel et endoscopique (pMS et EMS) dans la rectocolite hémorragique. Les critères principaux d’évaluation étaient les concentrations d'IFX, de VDZ et d'UST ainsi que les Ac détectables.
Au total, 369 patients ont été inclus (113 IFX, 133 VDZ et 123 UST). La durée médiane de la MICI était de 2 ans (IQR : 1-5) et la durée médiane du traitement biologique était de 6 mois (IQR : 6-26). Il y avait une corrélation positive entre les concentrations de 6-TGN et d'IFX (rho : 0,63 [p < 0,0001]), mais aucune corrélation entre les concentrations de 6-TGN et de VDZ ou d'UST (rho : -0,01 [p = 0,9] et -0,02 [p = 0,9], respectivement). Les patients présentant des taux de 6-TGN plus élevés (≥146 pmol/8 x 108 RBC) et ceux recevant une association avec le méthotrexate présentaient des concentrations d'IFX plus élevées, mais pas de VDZ ou d'UST. 14 patients avaient des anticorps anti-IFX (12 %) ; ils étaient moins souvent sous traitement combiné et présentaient des taux d'IFX et de 6-TGN significativement plus faibles par rapport à ceux sans anticorps anti-IFX. Un seul patient présentait des Ac dans chacune des autres cohortes (VDZ et UST). Des concentrations plus élevées d'IFX, de VDZ et d'UST étaient toutes associées à des taux plus élevés de rémission profonde sans stéroïdes (ROC : 0,7 [p = 0,01], 0,72 [p < 0,001] et 0,79 [p < 0,001] respectivement) et de rémission endoscopique (ROC : 0,73 [p < 0,01], 0,7 [p = 0,004] et 0,74 [p < 0,001] respectivement).
Au total, dans cette étude prospective, l'utilisation optimisée des thiopurines par la mesure des 6-TGN ou l'utilisation du méthotrexate dans le cadre d'un traitement combiné avec des biologiques a amélioré la pharmacocinétique de l'IFX mais n'a pas augmenté les concentrations de VDZ ou d'UST. L'immunogénicité était significativement plus faible chez les patients traités par VDZ et UST.