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Maladie de Crohn du réservoir iléo-anal : efficacité et tolérance de l’ustékinumab et du védolizumab
La rectocolite hémorragique (RCH) réfractaire sur le plan médical peut nécessiter une colectomie avec anastomose iléo-anale. Les complications de la poche en J comprennent la pochite, qui survient chez 50 à 80 % des patients, et la maladie de Crohn (MC) de la poche, qui survient chez 3 à 17 % des patients. L’objectif de cette étude rétrospective multicentrique était d'évaluer l'efficacité et la sécurité de l'ustékinumab (UST) et du védolizumab (VDZ) chez les patients atteints de la MC du réservoir. Le critère principal d’évaluation était la réponse clinique à 3 et 6 mois, les critères secondaires comprenaient la rémission clinique, la réponse endoscopique, histologique, le recours à la chirurgie et les effets indésirables liés au traitement. Une analyse en modèle de régression multivariée ainsi qu’une analyse de survie de type Kaplan Meier ont été réalisées. 104 patients ont été inclus dans cette analyse : 77 patients étaient traités par UST et 57 par VDZ entre juin 2011 et novembre 2021 (certains ont reçu les 2 molécules) ; 83 % des patients traités par UST et 79 % des patients traités par VDZ avaient été traités par biologiques antérieurement. Une réponse clinique était constatée chez 62 % des patients traités par UST et 53 % des patients traités par VDZ à 3 mois, et chez 56 % et 46 % à 6 mois, respectivement. Une rémission clinique est survenue chez 32 % des patients traités par UST et 18 % des patients traités par VDZ après 3 mois et 29 % et 21 % après 6 mois, respectivement. Parmi les patients traités par UST : 41% ont obtenu une réponse endoscopique, 10 % une rémission endoscopique, 46 % une réponse histologique et 7 % une rémission histologique. Parmi les patients traités par VDZ : 27 % ont obtenu une réponse endoscopique, 16 % une rémission endoscopique, 26 % une réponse histologique et 8 % une rémission histologique. Il n’a pas été observé de différence pour les hospitalisations (p = 0,76) ou la nécessité de réintervention (p = 0,53). Les effets indésirables rapportés étaient peu fréquents, notamment des arthralgies (1), une perte de cheveux (1), une syncope (1) et une infection des voies respiratoires supérieures (1) pour l'UST et un œdème du poignet (1) et une élévation des transaminases (1) pour le VDZ. En analyse multivariée, les patients traités par UST étaient plus susceptibles de présenter une réponse clinique et une réponse histologique par rapport au VDZ à 3 mois (tableau).
La durabilité du traitement avait tendance à être plus longue sous UST que sous VDZ sur les 3 ans de suivi (p< 0,005) (figure). Au final, cette étude qui porte sur un effectif de plus de 100 patients montre une bonne efficacité et tolérance de ces deux biologiques dans la MC du réservoir iléo-anal.