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L’obésité augmente-t-elle le risque d’événements indésirables chez les patients MICI débutant une biothérapie ?
L'obésité est associée de manière variable à une réponse inférieure au traitement chez les patients atteints de MICI. Cette étude nord-américaine a évalué l'association entre l'obésité et le risque d’événements indésirables dans une grande cohorte californienne de patients atteints de MICI traités par biothérapies. La méthodologie reposait sur l’analyse de dossiers médicaux électroniques (DME). Les auteurs ont accédé à des données de patients atteints de MICI qui étaient de nouveaux utilisateurs de biothérapies (anti-TNF, ustékinumab et védolizumab), entre le 1er janvier 2010 et le 30 juin 2017. Les patients étaient classés comme ayant un IMC normal, un surpoids ou une obésité selon la classification de l'OMS (à l'exclusion des patients ayant un IMC < 18,5kg/m2) au moment de l’instauration du biologique. Ils ont comparé le risque d'hospitalisation toutes causes confondues, d'interventions chirurgicales liées aux MICI et d'infections graves (hospitalisation pour infections) chez les patients souffrant d'obésité par rapport à ceux en surpoids ou ceux ayant un IMC normal, en utilisant un modèle proportionnel de Cox. Sur 3 038 patients atteints de MICI traités par biothérapies (69 % atteints de MC, 76 % sous anti-TNF), 28,2 % (n = 858) étaient en surpoids et 13,7 % (n = 416) étaient obèses (4,5 % de patients présentant une obésité de classe II ou III). Les patients obèses étaient plus âgés, plus susceptibles d'être hispaniques, présentaient un plus grand nombre de comorbidités et avaient une CRP élevée au départ, sans qu'il y ait de différences quant au type de produit biologique, aux expositions antérieures et concomitantes aux médicaments, aux hospitalisations antérieures et aux interventions chirurgicales liées aux MICI. Lors du suivi après l’instauration du biologique, l'obésité n'était pas associée à un risque accru d'hospitalisation (obésité versus IMC normal, rapport de risque ajusté (HRa), 0,90 [IC95 : 0,72-1,13]), de chirurgie liée aux MICI (2,4 versus 3,4 versus 3,5 % ; HRa, 0,62 [0,31-1,22]) ou d'infection grave (6,7 versus 5,7 versus 5,6 % ; RRa, 1,11 [0,73-1,71]) (figures A-C). Ces résultats étaient similaires chez les patients atteints de MC et de RCH. L'augmentation de l'IMC était modestement associée à un risque plus faible d'hospitalisation (par 1 kg/m2, HRa : 0,984 [0,969-1,000]), mais pas à une chirurgie liée à une MICI (HRa : 0,960 [0,916-1,006]) ou à une infection grave (HRa : 0,998 [0,974-1,023]).
Au total, dans une vaste cohorte multicentrique, basée sur l’analyse de dossiers médicaux électroniques, de patients adultes atteints de MICI et traités par biothérapie, l'obésité n'est pas associée à un sur-risque d'hospitalisation, de chirurgie ou d’infections graves.
