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Quand débuter le traitement postopératoire en cas d’iléostomie temporaire ?
La chirurgie de résection reste un événement fréquent dans l’histoire naturelle de la maladie de Crohn, avec une fréquence importante de récidive postopératoire (endoscopique, clinique, voire chirurgicale). Dans certaines situations à risque de complications postopératoires (dénutrition, utilisation de corticoïdes avant l'opération, etc.) une iléostomie de dérivation temporaire est nécessaire. Le fait d’avoir eu recours à une iléostomie de dérivation temporaire semble constituer un facteur de risque de récidive postopératoire après rétablissement de la continuité.
L’objectif de cette étude rétrospective américaine était d’une part d’évaluer le risque de récidive postopératoire chez les patients ayant eu ou non une stomie de dérivation temporaire et, d’autre part, de déterminer le meilleur moment pour l’introduction du traitement biologique préventif de la rechute (avant ou après la fermeture de stomie).
Au total, 793 patients ont été inclus dans l’analyse, dont 258 (32,5 %) ayant eu une iléostomie de dérivation temporaire. Les patients qui ont eu une dérivation digestive étaient dans un état plus sévère (dénutrition, anémie, maladie fistulisante) que ceux dont le rétablissement de continuité était réalisé d’emblée. Après ajustement à l’aide d’un score de propension, le fait d’avoir eu une iléostomie restait un facteur de risque de recours à nouvelle chirurgie (OR = 1,61).
Concernant le traitement postopératoire, 32,4 % des patients n’ont pas reçu de traitement par biothérapie en postopératoire, 11,4 % ont reçu une biothérapie avant la fermeture de l’iléostomie et 56,1 % ont débuté la biothérapie après la fermeture de l’iléostomie. Le risque global de récidive postopératoire (radiologique, endoscopique et chirurgicale) était significativement diminué en cas d’instauration de la biothérapie avant la fermeture de l’iléostomie.
En conclusion, l’iléostomie de dérivation temporaire semble constituer un facteur de risque de récidive postopératoire. Pour diminuer le risque de récidive, l’instauration précoce (avant la fermeture de l’iléostomie) d’une biothérapie semble indiquée. Ces données rétrospectives doivent toutefois être confirmées.