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Syndrome de Klinefelter : la testo… pas trop tôt !

D’après Rohayem J et al., communication orale MTE 4.1, actualisé

Le KFS (syndrome de Klinefelter) est la 1re cause d’hypogonadisme hypergonadotrope chez le garçon en pédiatrie. La présence d’un chromosome X surnuméraire est responsable d’un tableau clinique associant une grande taille, un morphotype gynoïde, un faible volume testiculaire et, de façon inconstante, dans l’enfance, un retard d’acquisition du langage oral et écrit, un déficit de l’attention avec trouble du comportement, un retard des acquisitions motrices et une hypotonie. De l’enfance à l’âge adulte, en passant par l’adolescence, les enjeux pour le patient KFS évoluent. 4 études américaines ont retrouvé un bénéfice d’un traitement précoce par testostérone sur le plan neurodéveloppemental et métabolique. Parmi ces études, celle de Samango-Sprouse et al., en 2013, a retrouvé un meilleur développement psychomoteur et du langage chez des enfants KFS âgés de 4 à 15 mois traités par 25 mg de testostérone i.m. pendant 3 mois comparativement à un groupe d’enfants KFS non traités. Cependant, ces études sont rétrospectives et de faible puissance.

Pendant la puberté, la testostérone n’a pas d’effet sur la gynécomastie ni sur la grande taille. Les taux de LH et de FSH s’élèvent, témoignant d’une insuffisance sertolienne et leydigienne s’installant progressivement. Les taux de testostérone sont inférieurs à ceux de la population générale mais peuvent rester normaux longtemps (jusqu’à 41 ans d’après l’étude de Mirkka Hiort à Munich). 

L’objectif ultime dans le KFS est la préservation de la fertilité, et le traitement par testostérone, par son effet antigonadotrope, pourrait empêcher définitivement la spermatogenèse. Le traitement par testostérone ne doit pas être instauré avant la fin de la puberté, afin que les quelques zones focales de spermatogenèse soient préservées. Ceci permet la potentielle réalisation de l’extraction microchirurgicale de tissu testiculaire trophique (TESE) pour cryoconservation pendant la puberté dans le but, à l’âge adulte, de réaliser une ICSI et de permettre la paternité. Les spermatozoïdes extraits ne présentent pas d’anomalie chromosomique.

Les résultats de TESE de l’équipe de J. Rohayem, sur plus de 100 patients, sont très différents de ceux de l’équipe française de Lyon (I. Plotton). Le taux de LH serait un facteur prédictif de la réussite de TESE, alors que, paradoxalement, l’inhibine et l’AMH n’en sont pas. Plus l’âge de prélèvement est précoce (15-16 ans), plus les chances de réussite de la TESE sont élevées. Il existerait donc une fenêtre d’opportunité, en fin de puberté, après l’âge de 15-16 ans, pour la TESE, afin de ne commencer un traitement par testostérone que plus tard.