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L’exosome rend vos urines plus savoureuses... à analyser - Partie 2

D’après Hoorn EJ et al., abstr. S04-4, actualisé

Les urines ont toujours été source de passion pour les médecins qui ont vite compris que leur analyse pouvait aider au diagnostic de maladies (le diabète sucré n’est-il pas nommé ainsi à cause du goût délicieusement sirupeux de l’urine ?). Le 21e siècle sera celui de l’EXOSOME !

PARTIE 2 – L’exosome urinaire nous dit tout sur le tubule et sa sensibilité aux hormones

Les techniques d’identification d’exosomes dans les urines se sont développées depuis 2002. On peut donc maintenant analyser l’expression membranaire des différents transporteurs du tubule en situation pathologique. EJ Hoorn nous en a fait une fantastique revue pour endocrinologues et néphrologues !

Situations d’hypo- et d’hypernatrémie. L’aquaporine 2 (AQP2) est le canal de la réabsorption de l’eau régulée par l’ADH. Les sujets atteints de diabète insipide néphrogénique (mutation inactivatrice de AVPR2 ou mutation inactivatrice de AQP2) ou de diabète insipide central (défaut génétique ou acquis de production d’ADH par la post-hypophyse) ont une expression significativement diminuée de l’AQP2 dans les exosomes par rapport aux sujets sains. Inversement, les sujets atteints de NSIAD (syndrome d’antidiurèse inapproprié, mutation activatrice de AVPR2) ou de SIADH (sécrétion inappropriée d’ADH dont les causes sont multiples) ont une expression significativement augmentée de l’AQP2.

Syndrome de Gitelman. Les patients atteints de ce syndrome sont porteurs d’une mutation de SLC12A3 codant pour le co-transporteur Chlore-Sodium, NCC, au tube contourné distal. L’étude des exosomes ne retrouve pas d’expression de NCC, contrairement aux sujets contrôles.

Hypertension (HTA), canal NCC et aldostérone. Dans le modèle murin, la surrénalectomie induit une diminution de l’expression de NCC dans ses exosomes ; cette expression réaugmente sous traitement par aldostérone. Chez l’homme, les patients avec HTA secondaire à un hyperaldostéronisme primaire (HAP) ont une expression de NCC supérieure à celle des patients avec HTA idiopathique. Les patients ayant un syndrome de Cushing “fortement” hypertendus ont une expression supérieure de NCC par rapport aux patients Cushing “moins” hypertendus ; tous les Cushing ne se ressemblent pas ! 

Cette différence d’expression de NCC dans les exosomes (et donc à la surface du tube distal) selon les causes d’HTA est aussi un marqueur de la réponse thérapeutique aux diurétiques inhibant NCC (hydrochlorothiazide). 

L’exosome urinaire permet d’analyser le fonctionnement du tubule de manière non invasive, de faire des diagnostics précis et de cibler les traitements de l’HTA pour une meilleure prise en charge des patients