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Développons durablement nos échanges grâce à DMLA en pratique…


Nous pouvons nous féliciter d’avoir assez peu de vision court-termiste en matière de prise en charge de la DMLA..., cela peut permettre d’accepter le constat que, depuis plus d’une décennie, aucune molécule n’est venue supplanter les anti-VEGF dans la prise en charge des néovaisseaux choroïdiens. Reconnaissons que c’est une voie de traitement percutante, qui a atteint sa cible et qui rend extrêmement service au quotidien.

Toutes les composantes de la DMLA, à commencer par le vieillissement dont c’est le primum movens, l’inscrivent dans une approche durable. En effet, il s’agit d'une déficience que l’on n’attend pas avant une longue vie de rétine saine qui, tout doucement mais sûrement, laisse la place à une macula constellée de drusen faisant le lit petit à petit d’éventuels néovaisseaux choroïdiens… "dans tout ce que la nature opère, elle ne fait rien brusquement"... (Jean-Baptiste de Lamarck).

À des siècles de supputations et d’observation du déclin de la fonction visuelle avec l'âge avant l’article princeps de Donald Gass publié en 1966, ont succédé quelques décennies de laser et plus de 10 ans d'utilisation fidèle et exclusive des anti-VEGF.

Et cet axe des anti-VEGF continue d’être le cap dominant de la recherche clinique actuelle. Les molécules dont nous entrevoyons la prochaine sortie sur le marché sont ou restent des anti-VEGF “plus”. Pas encore à l’horizon de composant antifibrose ou antiatrophie, éléments qui grèvent trop fréquemment le pronostic visuel final et altèrent au quotidien la qualité de vie de nos patients.

Acceptons cet état de fait pour le moment et accompagnons nos patients. Le soin est trop souvent confondu avec la seule thérapie. Le recul sur ces traitements nous permet des analyses fines, des stratégies personnalisées. Préparons-nous à intégrer les nouvelles molécules dans notre arsenal thérapeutique, sachons en tirer le meilleur pour alléger le fardeau de nos patients. Améliorons l’observance, expliquons, montrons les différentes approches envisageables, les possibilités d’autosurveillance. Cynthia Fleury, philosophe humaniste qui a beaucoup inspiré notre réflexion au cours du symposium de DMLA en pratique jeudi soir, propose cette mise en perspective : “Si le soin est central pour le sujet, le sujet est également central pour le soin.” Les différentes présentations de nos experts aujourd’hui suivaient toutes cette direction. Il faut noter toujours autant d’entrain au cours de ce congrès pour analyser, décortiquer, critiquer et tendre à améliorer nos pratiques.

La version 2019 de DMLA en pratique sonne donc comme une belle année de transition et de réflexion sur nos pratiques professionnelles et leur avenir. Elle a permis également une très élégante mise au point sémiologique sur les maladies associées aux dépôts de matériel, à la fois par le Pr Itay Chowers (Jérusalem, Israël), et tout aussi brillamment par le Dr Sarah Mrejen.

La santé est un état qui se construit individuellement et socialement. Nous en sommes tous les acteurs et les artisans et serions heureux qu’il nous soit permis que cela dure harmonieusement.