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Attention aux lupus discoïdes négligés : risque de cancer

D’après Chaabouni R et al., abstr. P1255, actualisé

Quatre cas de cancer cutané sur lupus discoïde, rapportés par une équipe tunisienne, nous rappellent que cette maladie n’est pas seulement un préjudice esthétique, mais aussi une cause potentielle de carcinome épidermoïde.

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Il n’y avait curieusement que des hommes, tous fumeurs, avec des lupus évoluant depuis plus de 10 ans. Le visage seul était atteint dans un cas alors que les autres présentaient une forme diffuse. Il n’y avait aucune atteinte systémique. Les traitements associaient dermocorticoïdes et hydroxychloroquine, mais avec une mauvaise observance. L’intervalle entre le diagnostic de lupus et la tumeur était de 15,6 années en moyenne, et les carcinomes touchaient la lèvre supérieure (2 cas) et la main (2 cas). Il s’agissait dans tous les cas de formes différenciées. Les traitements ont été chirurgicaux, avec curage ganglionnaire. Aucune extension métastatique n’a été rapportée à ce jour. Le lupus n’a progressé vers une forme systémique que dans 1 cas.

Plusieurs messages importants peuvent être retenus de cette étude.

  • Il s’agit tout de même d’une complication rare.
  • La prédominance masculine est notable quand on connait l’épidémiologie du lupus.
  • L’exposition aux UV est un facteur favorisant associé, il y a donc une raison supplémentaire de conseiller fortement à nos patients la protection solaire stricte.
  • Les lèvres sont un site fréquemment atteint, mais il s’agit de patients masculins, fumeurs et vivant dans un pays très ensoleillé.
  • La négligence thérapeutique est un facteur majeur de transformation, un suivi régulier de nos malades est donc nécessaire, surtout pour ceux que l’on perçoit comme moins adhérents, sans oublier le tabac, qui diminue l’efficacité des APS.
  • Il existe des facteurs modifiables ou pouvant être prévenus : exposition solaire et tabagisme.

Un point à ne pas oublier : l’hypopigmentation des plaques et son rôle dans la carcinogenèse dans le contexte d’un lupus (contrairement au vitiligo qui serait protecteur ?)


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